Bonjour, je me présente, Cha Woon Ji mais mes amis m'appellent Woon, j'ai 22 ans et je suis actuellement sapeur-pompier, rappeur de rue quand l'occasion se présente. Vous voulez en savoir davantage ? Et bien ... C'est un peu indiscret mais sachez que je suis célibataire et que je m'intéresse aux femmes, mais il m'arrive de m'aventurer autre part, pas forcément volontairement.

"Bonjour, je me présente, je m'appelle Cha Woon Ji et j'habite à Séoul. J'ai 22 ans. Banale présentation je dois dire. Je ne vais pas non plus vous raconter ma vie, elle n'a vraiment rien d'intéressant. Ah, vous voulez vraiment savoir ? Bon et bien préparez une bonne tasse de café, voire deux, pour bien rester éveillé. Je vous aurais prévenu ! Ne me faites pas regretter de vous avoir tout dit, c'est qui avez insisté. Souvenez vous en !

Bon et bien, je suis né il y a de cela vingt-deux ans... En 1990 c'était, un certain premier janvier. Le bonheur de mes parents j'étais, mouais... c'est ça, et mon cul c'est du poulet ? Mouais, je préfère dire ça que me lancer dans une symphonie de vulgarité. M'enfin, revenons à ma famille. Une mère devenu complètement folle à cause de Mogsoli, pire atteinte, tu peux pas. Est-ce qu'on peut dire que la voix la maltraitait ? Oui. Moi je considère plutôt que c'était ma mère qui me maltraitait, en ne me traitant pas du tout. Pas très français tout ça, m'enfin, vous m'avez compris. Mon père ? Il s'occupait de moi les premières années de ma vie et m'a oublié dès que je fus capable de réfléchir un minimum. Pas très fameux tout ça. Surtout que c'est à ce moment-là que Mogsoli est apparu. On peut considérer qu'elle était ma famille, je n'ai pas lutté, essayé de l'oublier. Je suis rapidement arrivé au stade II. Maintenant, cela une dizaine d'années que cela n'évolue plus, peut-être parce que j'essaye pas de lutter, à part dans quelques situations assez... gênantes dirons-nous. Je parlerais de ça plus tard !

Mes amis ensuite c'est ça ? Pas étonnant ce genre de questions. Vous pourriez faire un peu plus original, franchement ! C'est au nombre d'amis qu'on déterminent le caractère d'une personne c'est ça ? Et bien sachez que j'en ai ! Voilà ! Certains un peu qu'amis... Beaucoup en fait. Moi, un harceleur sexuel ? Jamais. C'est Mogsoli qui me dit de faire ça. On peut donc considérer que j'ai beaucoup d'amis. Oui. Intéressés par moi, pas par le reste. L'argent ? Impossible. Ce n'est pas un petit appartement miteux dans les sous-sols de Jung-gu et mon petit salaire de pompier qui va faire la convoitise des autres. J'en suis plutôt fier. Bon ensuite, vous pouvez deviné que j'ai eu pas mal d'ex. Oui, je les considère ainsi même si ça ne durait qu'une nuit, ou même une soirée dans les toilettes de grandes boites de nuit. Et oui, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Vous croyez quoi ?

Les inconnus, je crois que c'est ceux qui connaissent le mieux le vrai Woon Ji libre de ses actes. Dès que c'est en rapport avec mon métier, c'est là que je peux un peu être moi. Jusqu'à présent, je suis sûr que vous m'avez pris pour le pire des enfoirés, pas vrai ? Ah ne mentez pas ! Je le sais ! M'enfin, tout ça pour dire qu'être sapeur-pompier, je n'ai pas eu envie de ça pour rien. Aider les gens, voilà ma principale motivation. Je n'ai pas peur, je n'ai pas honte de ce métier qui ne demande pas beaucoup d'études et qui feraient honte à mes parents s'ils faisaient un minimum attention à moi. C'est tellement gratifiant !

Voilà. Vous avez eu votre histoire. Content ? "

« Hein ? Ah, c'est à moi que vous parlez là. Ah oui, Mogsoli. Ma bonne petite vieille Mogsoli. Atteint ? Oui, j'en ai déjà parlé avant. Vous aimez vous répéter, c'est ça ? C'est moi qui ai dit que j'en reparlerez et vous me le rappelez ? Je vois. Bon, au moins, ça prouve que vous m'aviez écouté. C'est très bien tout ça, dites-moi.

Donc je disais que c'était environ vers l'âge de quatorze ans que j'ai entendu pour la première Mogsoli, même si je savais déjà beaucoup de choses pour elle. En même temps, avec une mère comme la mienne, heureusement que j'étais au courant. Cela n'a pas changé ce que je pensais d'elle, mais bon. Je comprends un tout petit peu mieux maintenant. M'enfin, revenons à moi. C'est beaucoup plus intéressant ! J'étais en cours lorsque j'ai entendu Mogsoli pour la première fois. Je passais un oral d'anglais et là, une voix a parlé. J'ai demandé « quoi ? » à voix haute, on m'a pris pour un fou. C'est à ce moment-là que je compris. Elle me disait de dires des choses bizarres, j'ai obtempéré. Je n'étais pas encore habitué à tout ça à ce moment-là. Je me suis pris un zéro pointé. Pendant des semaines, je n'ai jamais rien dit à personne, je faisais tout pour oublier ce murmure dans ma tête que je voulais faire taire à tout prix. J'ai fini par céder quand elle m'a demandé de faire d'autres choses... Quel garçon de quatorze ans ne céderait pas face à elle ? Je vous le dis, Mogsoli es une perverse !

Moi, j'aime les femmes. Toutes les femmes, à n'importe quel moment de la journée. Apparemment, elle aime aussi les hommes. Du coup, je m'y suis mis. Elle me laisse un peu tranquille en dehors de ça. Cela fait presque dix ans que cela n'a pas évolué. Elle m'a laissé choisir mon métier, mes activités, mes amis -avec qui je n'ai rien fait- mon appartement, sans rien dire. C'est souvent en soirée qu'elle se manifeste le plus. Heureusement que ce n'est pas quand je travaille, sinon... je vous dis pas ce qu'il pourrait se passer. Ca serait mauvais pour tout le monde. Mon avenir... Je n'y pense pas vraiment. Je préfère vivre au jour le jour. Mais si je dois le dire, je crois que je m'apprête à vivre une vie pleine d'aventures et de faits très intéressants avec mogsoli à mes côtés. Le temps nous le dira.

Mon entourage ? Techniquement, ils ne sont pas censés savoir que je l'entends. Mais bon, vu le comportement bizarre que j'ai quelques fois, ils doivent s'en douter. Et j'ai l'impression qu'ils le prennent plutôt bien. Ce n'est pas comme si c'était pour les tuer que mogsoli me parlait. Tout le monde prend du plaisir là-dedans !

- Quand il ne passe pas ses soirées en charmantes compagnies, ils aiment trainer dans les rues pas très bien fréquentées de Seoul pour participer à des battle de rap. Mais ce n'est qu'un hobbie, malgré qu'on lui dise qu'il est particulièrement doué
- Il aime jouer différents personnages afin d'arriver à ses fins, comme pour séduire quelqu'un. Cela ne dure jamais longtemps, la séduction, c'est son truc.
- Il n'échangerait son métier pour rien au monde. De plus, l'uniforme aide avec certaines personnes.

La porte se ferme. Ils sont enfin partis. Je suis à présent seul dans le dortoir. Pas trop tôt. Ils sont allés travailler, et pour la énième fois j'ai séché l'entraînement. Déjà que je dois supporter de monter sur scène et les entraînements obligatoires, les facultatifs orchestrés par le leader ne sont pas prêt d'avoir l'honneur de ma présence. Surtout vu l'heure, il fait déjà nuit. De plus, ils risquent de rester là-bas toute la nuit, car au vu de la chaleur, ces derniers temps, ils préfèrent s'entraîner la nuit et dormir la journée. Je préfère dormir les deux. Pour ajouter tout ça, leader me fait pitié en ce moment. Il a changé depuis trois semaines. Il est pire que moi. Il faut le faire exprès, il doit y avoir quelque chose. J'ai presque envie de l'aider. M'enfin... Après cette tournée, malgré le fait qu'elle soit fini depuis longtemps, j'ai envie de passer un moment sans trop forcer.

Je me poste devant la fenêtre et regarde la ville aux mille lumières vivre de nuit sous mes yeux. Je peux voir les voitures circuler, et malgré la hauteur, je peux même apercevoir quelques personnes, et des fans au pied de l'immeuble. Elles sont pathétiques. Je reste comme ça une dizaine de minutes, essayant de me vider la tête de toutes pensées. Je reste calme, serein, je n'ai rien pour venir m'embrouiller l'esprit. Je pose ma main sur la vitre et ouvre la fenêtre. Le vent frais me fait du bien. Je sors la tête par la fenêtre et respire profondément, un léger sourire sur le visage. Cela paraît bizarre, mais l'air n'a pas la même odeur que celui du Japon. Il semble plus polluer, surtout par rapport à celui de la petite banlieue d'Osaka dans laquelle j'ai grandi.

Je me retourne finalement sans fermer la fenêtre et me dirige vers la salle de bain pour me rincer le visage à l'eau froide et un peu me réveiller. Je m'enlève également tout ce maquillage ayant pour but de me rendre parfait aux yeux de l'Asie tout entière, peut-être même du monde. J'ai l'air beaucoup plus normal dorénavant, et surtout, cela révèle mon état de santé. Fatigué, sur le point de m'écrouler, les yeux petits et la peau abîmée par tout ce maquillage et la pollution. Je me lave les dents et rapidement les cheveux pour être un minimum propre. Avant de sortir, je m'arrête de nouveau quelques secondes devant le miroir. C'est de ça que j'aurais l'air dans le futur à cause de ce train de vie. M'enfin... On va dire que ce n'est pas très grave pour l'instant. Et puis j'ai appris quelques techniques pour camoufler les défauts trop gros. De plus, il me suffira de dire mon nom pour séduire quelqu'un, en particulier si elle sera de mon âge. On ne peut pas m'oublier... Oh oui prenez moi pour quelqu'un d'un peu trop narcissique, pourtant, il faut avouer que c'est la vérité.

Je sors et me dirige vers mon armoire afin de vêtir un survêtement un peu plus confortable que mon jean et rien d'autres, histoire de ne pas mourir de chaud. Je m'assois sur le canapé en face de la télé. Les pieds sur la table, j'attrape la télécommande et allume la télé. Je zappe à chaque fois au bout de quelques secondes. Rien d'intéressant, comme d'habitude. Des pubs, ou encore des bandes-annonces, ou même ces émissions de télé-réalités stupides, où on est censés d'amuser à regarder des gens vivre tous ensemble dans la même maison et s'entre-tuer pour des futilités. Je m'arrête finalement sur la chaîne de l'ASE China. Il passe des clips principalement de la GoldStar, mais on peut en voir quelques uns de la RedStar. Pas de Blue pour l'instant. Je laisse finalement cette chaîne au bout d'une vingtaine de minutes mes paupières finissent par se fermer toutes seules. Je me mets à rêver d'encore et toujours la même chose. Cette journée en Corée du Sud il y a un peu moins d'une semaine, de cette fille et de ce délivrance que j'ai ressenti en acceptant enfin de me dévoiler autant à quelqu'un, même si elle ignore encore beaucoup de choses de moi. Je reprends conscience encore et toujours au même moment. Où je me penche vers elle pour l'embrasser. Je me réveille en sursaut et regarde l'heure : deux heures du matin. Déjà...

La tête dans le vague, je regarde un peu la télé. Un concert de la BlueStar est retranscrit. Oh tiens... Jee Hyun... Jee Hyun ?! Et qu'est ce qu'elle est en train de faire ?! Elle est dans les bras de quelqu'un. Je l'ai déjà vu mais impossible de mettre un nom sur sa tête de gamin. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me met en colère, j'ai presque mal. Je ne comprends pas. J'éteins tout de suite la télé et pense plus calmement à ça. Je ris légèrement. Pourquoi ? Pourquoi cela me fait cet effet. Je saisis un coussin et me le plaque contre le visage avant de crier pour étouffer le son. Je le repose et me lève brusquement, une main dans les cheveux. Je fais les cent pas devant le canapé avant de me décider à prendre mon portable. Je joue avec lui quelques minutes, le faisant tourner entre mes doigts, hésitant encore sur la chose à faire. Je le déverrouille et cherche dans mon répertoire le nom de Jee Hyun. Je reste sans bouger devant son nom, le pouce suspendu au dessus du petit téléphone vert. Appeler ou non ? Et puis que dire... Je ne sais même pas pourquoi moi je me sens comme ça. De plus, elle ne doit même pas être au courant que j'ai son numéro, que j'ai eu par les propres moyens. Il ne vaut mieux pas que vous le sachiez. Ce n'est pas l'heure qui m'inquiète, même si avec le décalage, il est encore plus tard en Corée du Sud : plus une heure. Mais je m'en fiche, que je la réveille ou non, ce n'est pas mon problème. Elle doit juste répondre, elle n'a pas le choix. Sinon... Sinon je ne sais pas encore ce que je fais, mais cela ne sera pas très beau à voir.

Je me décide enfin à appuyer. Je porte le téléphone à mon oreille et attends, posté à nouveau devant la fenêtre, le regard au loin. Ca sonne. Je sens mon cœur battre de plus en plus vite tandis que le temps passe. D'un seul coup, cela s'arrête. Je crois attendre un « allo ? » endormi en coréen. Ah oui, je suis un peu dans les vapes pour parler coréen là, ou même chinois. Le mieux serait de parler japonais. Mais je la dérange déjà, alors je vais essayer de parler coréen. Je ne cesse de l'entendre appeler. Je n'arrive pas à parler. Alors qu'elle est sur le point de raccrocher, je parle enfin.

« Attends. »

C'est tout ce qui sort de ma bouche. Je me tais ensuite. Je n'écoute pas sa question, encore ses appels visant à me faire parler. Elle ne sait même pas que c'est moi au téléphone. Je toussote légèrement histoire de lui montrer que je suis encore là. Je respire profondément avant de prendre la parole, sans grande conviction sur ce que je vais dire.

« Ca va ? »

J'ai envie de me frapper après avoir demandé ça. C'est tellement nul... Inutile... J'ai l'impression d'être un adolescent en quête d'amour... Je ne comprends pas, je ne me reconnais plus. Je toque du bout des doigts la vite tandis que je réfléchis toujours. Elle parle, mais je n'écoute pas vraiment.

« C'est... Makoto. Tu ne dois sûrement pas te souvenir de moi. Je ne suis pas vraiment inoubliable. »

Bon au moins, elle sait qui c'est maintenant. Je ferme les yeux et penche la tête en arrière, essayant de me concentrer. La fatigue n'arrange rien. Je baille légèrement.

« Pourquoi j'appelle tu dois te demander ? Et bien... c'est simple. »

Non. Pas du tout. Rien n'est simple. Je n'en ai pratiquement aucune idée même moi. Et même si j'ai des doutes, je ne peux pas lui dire ça. Réfléchis Makoto, réfléchis. Trouve quelque chose à dire, de préférence qui fasse qu'elle reste au téléphone.

« Tu me dois toujours deux paires de lunettes de soleil. J'ajoute aussi le pendentif et ma veste en cuir qui est fichu »

Je lève les yeux au ciel tandis que je grimace. Quel idiot je peux faire quelques fois. Mais je ne suis pas vraiment habitué. J'ai l'impression de ne plus etre Makoto, mais... BS ?

« Voilà »