[Lock] - Just a saturday night.

Sujet: [Lock] - Just a saturday night. Dim 28 Oct - 23:39

Woon Ji & Gabriel

Le Crimson est un club très fréquenté et ce samedi soir n’échappe pas à la règle. La soirée est bien avancée et pourtant le bar est toujours bondé de monde. Je ne sais pas quel heure il est exactement, à vrai dire j’ai quelque peu perdu la notion du temps … C’est en partie à cause de tous ces verres que j’ai bus, j’ai peut-être un peu abusé … Peu importe. J’aurais juste une belle gueule de bois demain, je suis venu ici pour m’amuser. À la base j’étais avec des amis à moi, mais pour le moment je me retrouve en pleins milieu du club, sans vraiment savoir où ils sont partis. Aish, j’ai l’air malin moi. Je marche à peine droit, tout à l’heure je vais percuter quelqu’un. Dieu, merci j’ai encore le contrôle de mes mouvements et de mes pensées. Je n’en suis pas encore au stade, de me retrouver debout sur une table en dansant sur je ne sais quelles musiques débile … Il n’empêche que si je ne m’assois pas bientôt, je vais me retrouver le cul sur le sol. Une migraine élit peu à peu domicile dans mon crâne, la musique résonne dans ma tête. J’imagine qu’il doit être tard … Peut-être, peut-être pas. Je sais juste que nous sommes arrivés aux alentours de vingt heures … Dire que j’avais d'une certaine façon promis à Young Sun de ne plus me prendre de cuite dès que j’en avais l’occasion. Enfin ça ne tenait que pour la dernière fois que je l’ai vu, mais j’imagine qu’il ne serait pas ravi de me retrouver ici, dans un état assez … Pitoyable. De toute façon il n’est pas là et puis je fais ce que bon me semble après tout … Tant que j’oublie ça m’est égal, même si je me rends malade ou qu’un mal de tête me poursuit pendant toute la journée demain. Ce n’est pas comme si c’était la première fois que ça arrivait. Il se trouve que pour le moment, l’alcool est l’anesthésiant le plus efficace que j’ai trouvé, pour arrêter de souffrir le temps d’une soirée. Alors les effets secondaires et ce que pense les autres, j’en ai complétement rien à faire …

Encore une soirée passée au Crimson Club, à arpenter la boîte à la recherche d'une conquête pour le soir. Féminine de préférence, hein mogsoli ? J'étais venu très tôt ce soir-là. Vingt et une heures. Alors que d'habitude je venais aux alentours de vingt deux heures, vingt trois heures. Je ne savais pas ce qui m'avait pris. M'enfin. Peut-être que cela me permettrait de rentrer plus tôt ? Ou pas. Il n'y a pas de raisons en fait. Qu'est ce que je pouvais être débile quelques fois.

Assis au bar, un verre dans les mains, je balayai du regard la boîte. Il y avait beaucoup de monde, du joli monde qui plus est. Des jeunes femmes, jeunes hommes aussi -ah pourquoi je pensais à ça, barre-toi Mogsoli !- dansant sur des musiques de kpop ou américaines jusqu'à épuisement pour certains. J'aperçus dans le tas quelqu'un en sortir et s'écrouler presque à terre, ivre mort. Peut-être était-ce mon côté altruiste et un peu trop accroché à mon boulot qui m'obligea à sauter de mon tabouret pour le rejoindre -laissant ainsi ma place assise à quelqu'un d'autres- mais je n'hésitai pas à aller le voir. Il était allongé sur le sol, personne pour l'aider à part moi. En général, quand on vient seul en boîte, on essaie de ne pas se prendre de cuite. Pas aussi tôt en tout cas.

« T'as l'âge pour venir dans les boîtes toi ? T'as dû bien boire pour être dans cet état-là. » Je dis ça, debout devant lui, avant de boire une gorgée de mon verre. « T'en as pris combien de ces trucs-là ? » Je m'assis sur le canapé juste à côté. C'était la deuxième fois en une semaine que je m'adressais à des inconnus et que je parlais beaucoup, beaucoup... beaucoup. Il fallait que je me calme. Mais écoutez, ce n'était pas ma faute si j'étais un peu trop bavard. « Si tu ne veux pas te faire écraser toi, je te conseille de te lever. Si t'y arrives encore. Oh, et évite de vomir sur moi s'il te plait. »

Voilà, je l’avais dit, j’ai fait ami-ami avec le sol … Je reste immobile à observer le plancher, comme si j’essayais de rassembler mes forces, car me mettre debout relevait de l’exploit. En fait, c’est un peu ça. J’ai mal au crâne et ma tête tourne, alors oui me remettre sur mes pieds n’est pas des plus faciles. Je relève lentement la tête quand quelqu’un s’adresse à moi. Je dévisage l’inconnu sans rien dire pendant quelques secondes. La musique m’agresse les tympans et je peine à entendre ce que cet homme me dit. J’hoche la tête quand il me demande si j’ai l’âge de venir trainer ici. À presque vingt et un an, je ne risque pas de me faire virer de la boîte de nuit sous prétexte que je n’ai pas l’âge légal pour ça. Euh … Oui j’ai pas mal bu, mais qu’il ne me demande pas combien de verre, à part « beaucoup », je serais bien incapable de lui donner une réponse précise. Comme s’il lisait dans mes pensées ou je ne sais trop quoi … Il me pose cette question. Je le regarde de la même manière que j’aurais observé un martiens débarquant tout droit de mars.

- Je ne sais pas … Beaucoup trop visiblement, réussis-je à articuler.

C’est finement déduis de ma part tiens … Même l’être le plus stupide de cette planète pourrait remarquer que j’ai abusé de la boisson aujourd’hui. Je vais retirer ce que j’ai dit plus tôt, je ne suis plus totalement maître de mes pensées et je ferais mieux d’arrêter de parler si je ne veux pas dire de bêtises plus grosses que moi. Je me relève lentement, vacillant sur mes pieds et je prends place face à cet inconnu. Ici, au moins je ne risque plus de rencontrer le plancher. Pourquoi je me suis assis avec lui ? Juste parce que c’est le canapé le plus proche et que tenter de marcher dans mon état n’est pas vraiment une bonne idée. Un faible sourire, qui doit plus ressembler à une grimace, se dessine sur mes lèvres quand il me conseille d’éviter de vomir sur lui. C’est vrai que je ne me sens pas super bien, mais je n’ai pour l’instant pas envie de rendre mon repas. Incapable de sortir des paroles cohérentes, je me contente de fixer cet homme sans un mot.

Je regardai ce jeune homme du coin de l'oeil. Il me fixait. C'était assez... flippant je dois dire. Je détournais le regard alors que je bus une nouvelle gorgée. Je sentais son regard peser sur mon visage et mon corps. C'était vraiment désagréable. Et qui plus est, il était saoul. Complètement ivre mort. Il ne fallait surtout pas que je le devienne si je ne voulais pas finir dans une position plus douteuse et désagréable avec lui, car Mogsoli sait se réveiller au parfait moment, à l'instant propice où elle sait que je n'arriverais pas à résister, avec la personne avec qui je ne veux surtout pas avoir des relations comme cette saleté de voix voudrait. Je posai alors vivement mon verre sur le table, me jurant de ne pas y retoucher pour ce soir. Ca jamais. « Si tu pouvais arrêter de me fixer, ça serait sympa ? » Je m'éloignai un peu de lui pour m'appuyer sur l'accoudoir. « De jouer le comateux aussi hein, ça serait cool. » Je le regardai quelques secondes avant de changer mon regard de direction. Je vis alors une magnifique jeune fille m'observer avec un air douteux. Et merde, ne me dites pas qu'elle croyait qu'il y avait un truc entre lui et moi ? Surtout si elle était amie avec Hyo Lyn là, peut-être qu'elle m'aurait reconnu et... AH NON ! Saleté de voix ! Je te détestais ! T'étais toujours là pour gâcher ma réputation.

« T'as pas beaucoup de conversation pour quelqu'un de bourré toi on dirait. Pourtant, d'habitude, les langues se débrident. » Pourquoi est-ce que je disais ça moi ? Pourquoi est-ce que je ne m'étais pas levé puis n'étais pas parti. Ah oui, Mogsoli. Elle m'avait obligé à rester. « Une telle cuite, j'en rêve depuis tellement longtemps. Je t'envie. » Oui, j'en rêvais, et ce n'était surtout pas là que je pouvais le faire.

Ne sachant pas quoi faire d’autre, je laisse mon regard rivé sur cet homme qui est venu me parler quelques secondes plus tôt. Il aura au moins eu l’amabilité de venir m’aider. Sinon, je serais peut-être encore en train de faire connaissance avec le plancher, qui sait … Je détourne vivement le regard, visiblement le fait que je le fixe, le dérange. Dans un sens je peux comprendre … Ce n’est pas très agréable de sentir un regard sur soi. Finalement c’est la table que je me mets à fixer. À croire que j’aime contempler ce qui m’entoure aujourd’hui. Mon regard se repose une fraction de seconde sur lui. Je ne joue pas les comateux. Excuse-moi d’avoir mal à la tête et pas forcément envie de taper la discut’ à un inconnu pour le moment. Je reprends cependant mon admiration de la table, pour ne pas le fixer lui. Je préfère me taire et passer pour un comateux comme il dit si bien, plutôt que de dire quelque chose qui pourrait me nuire.

Un pauvre sourire débile se dessine sur mes lèvres. Il n’a rien à faire ici, mais je n’arrive pas à l’effacer. Pfff … Bientôt en plus de dire des bêtises, je vais faire des bêtises. J’aurais mieux fais d’écouter Young Sun et de ne pas trop boire … Enfin, c’est ce que je dis tout le temps. « Cette fois-ci je fais attention », mais la perspective d’oublier que ce monde est un beau salaud est beaucoup trop tentante et comme je suis faible, je ne résiste pas, je bois. Ce n’est pas la première fois et je peux sans mal affirmer que ce n’est pas non plus la dernière.

- Il vaut mieux pour moi, que je sois silencieux, dis-je d’une faible voix.

Il manquerait plus que je balance au premier venu, que je me mutile, que j’ai de temps à autre des pensées suicidaires et que depuis la mort de mon frère, rien ne va plus. Alors que je cache tout ça même aux personnes qui me sont très proches.

- Bah, vas-y te gêne pas … Si tu m'envie tant que ça. Mais je ne vois pas ce que tu peux m'envier ...

S’il veut se bourrer, qu’il le fasse, ce n’est pas moi qui l’en empêcherais.

Je ne savais pas vraiment quoi faire. Rester ou non. Boire ou non. Tout devenait confus dans ma tête. Je crus qu'elle allait exploser à cause de la fatigue, du bruit, et de cette agitation perpétuelle à l'intérieur. Pourquoi la vie était-elle si compliquée ? « Il vaut mieux pour moi que je sois silencieux. » Je réfléchis à cette phrase. Qu'est ce que c'était censé vouloir dire ? Il avait des choses à cacher apparemment, des choses pas très joyeuses. Et je m'y intéressais. Alors que je n'avais aucun droit, vu que je ne le connaissais pas. Je ne savais même pas son nom. « Bah, vas-y, te gêne pas. » Il parlait de boire. Je ne devais pas me gêner. Ben si. Bien sûr que si. Ce n'était pas lui qui avait Mogsoli dans la tête, cette voix que je détestais parfois, cette voix que j'adorais d'autres, cette voix vicieuse avec qui je devais toujours faire attention pour ne pas la réveiller.

« En général, il doit y avoir des raisons pour boire autant, au point de s'évanouir. Et puis en fait, je m'en fiche complètement tiens. Je vois pas pourquoi j'en parle. Je vois pas pourquoi je suis venu te parler aussi. Faut que j'arrête de parler aux inconnus. Si tu veux boire jusqu'à en mourir, vas-y écoute. Juste, si tu comptes t'y prendre par le feu, malheureusement pour toi, je vais encore venir te faire chier. Et aussi, fais attention à ton fric. L'alcool, ça coûte cher. A ta place, je préférais payer mon loyer qu'une tournée de vodka ou je ne sais quoi. Après je dis ça je dis rien. »

Wahou... Ca c'était un monologue. Je me levai, ne sachant même pas vraiment quoi faire. Je pris mon verre sur la table et le finis cul sec. Et puis zut hein, j'ai payé pour, autant le finir. Il ne fallait juste pas que j'aille plus loin hein. oui, j'y arriverais.

En arrivant au Crimson tout à l’heure, je n’avais pas envisagé pouvoir me retrouver à la même table qu’un parfait inconnu, dans un état assez pitoyable, limite ivre mort … Comme on dit, les choses ne se passent jamais comme prévue. Enfin bref … Pour le moment je lutte contre mon état, pour ne pas dire de bêtises que je regretterais et je prie aussi pour que Mogsoli ne ramène pas le bout de son nez. Il ne manquerait plus qu’elle. Je lève les yeux vers l’inconnu, quand il commence son monologue. Je rêve où il me fait la morale ? Je suis bien libre de faire ce que je veux …

- En effet, il y a souvent une raison, mais il me semble que ça ne te regarde pas, dis-je d’un ton un peu trop froid.

Même s’il me suppliait de le faire, jamais je ne lui dévoilerais ma raison de boire jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout. Ça ne le regarde en rien. Puis de toute façon il ajoute lui-même qu’il s’en fiche et qu’il ne voit pas pourquoi il est venu me parler. Soit. D’après lui si je veux boire jusqu’à en mourir c’est mon problème, en effet, ça ne le concerne pas alors qu’il arrête de me faire la leçon.

- Et bah dit rien alors … Mais ose prétendre que boire jusqu’à oublier certaines choses ne t’as jamais tenté.

Oui, c’est mon seul et unique but quand je bois autant que maintenant. Oublier. Parfois j’y arrive, mais parfois mes démons me suivent et je n’arrive pas à m’en défaire. Pour ce soir c’est plus la deuxième option malheureusement pour moi. Tant pis … Depuis le temps j’ai l’habitude de me traîner ce fardeau et c’est en partie de ma faute si je n’arrive pas à le faire disparaître. Il faut dire que je ne fais pas grand-chose pour m’en sortir. À part boire pour espérer oublier ou me couper les bras, car il n’y a que ça qui me soulage … En pensant à mes mutilations, je tire machinalement sur les manches de ma veste, pour veiller à ce qu’elles recouvrent bien mes poignets.

Je m'attendais à ça. Je savais que la réponse de ce mec ivre mort ne serait pas des plus agréables. Moi même j'aurais répondu de la même façon. C'était normal. Il venait se saouler, seul, il voulait être seul. Et de plus, on ne se connaissait même pas, et ce n'était pas un inconnu qui allait lui faire la morale. C'était quand il m'avait fait cette remarque que je m'en étais rendu compte. Mais malheureusement pour lui, il n'était pas tombé sur le bon inconnu. Je me fichais de ce qu'il avait, mais je n'allais pas le laisser se faire mourir petit à petit sous l'effet de l'alcool. Je n'étais plus dans mes heures de travail certes, néanmoins, ce n'était pas une raison pour laisser une personne en détresse. J'ai prêté serment comme on dit. Okay, pas officiellement, mais c'était suffisant. C'était bien une chose qui me permettait de ne pas sombrer dans une dépression avec mon salaire minable, mon studio presque insalubre et par dessus tout, cette petite voix plus qu'irritante : savoir que je servais à quelque chose, que j'aidais les gens.

Il toucha un point en me demandant si je n'avais jamais eu la même idée. « Je suis normal moi aussi hein, et t'inquiète pas, je suis allé bien pire que ça, même si maintenant je me demande comme c'est possible. Et j'avais une raison, et quelqu'un pour m'aider. Même s'il ignorait cette raison. Il était juste là pour que j'évite de m'étouffer avec ma langue ou un truc bien plus dégueulasse. On ne se connaît pas, mais malheureusement pour toi, je compte faire la même chose. Déteste-moi, cela ne sera que plus amusant. »

Visiblement il ne semble pas décidé à me laisser tranquille … Je veux juste boire et atteindre le stade où je pourrais tout oublier le temps de quelques heures. Même si je dois en payer le prix le lendemain avec une gueule de bois et même si boire trop comporte des risques. En fait, je me fiche des effets secondaires, oui ça peut paraître très imprudent de ma part, mais je m’en fiche. La vie est une belle salope, je ne suis pas H24 en mode déprimé, mais ça ne m’empêche pas de penser ça … Il arrive quand je suis accompagné de personne qui me sont chère et avec lesquelles je suis proche, de sourire, de rire comme si de rien était. Mais une fois que je suis seul, je me laisse rattraper par ce que j’aimerais fuir et oublier. Ce soir je veux juste qu’on me foute la paix et qu’on me laisse me saouler à ma guise, ce n’est pas trop demander, si ?

Il avoue même qu’il a fait pire … C’est aussi mon cas. Je me suis déjà retrouvé incapable de tenir debout, passer ma soirée dans les toilettes et avec une gueule de bois abominable le lendemain. Ça ne m’empêche pas de recommencer. Il n’empêche qu’il commence un peu à m’énerver celui-là, je ne lui ai rien demandé et il débarque comme ça sous prétexte qu’il veut m’aider.

- Écoutes, tu es bien gentil mais … Je ne t’ai pas demandé de m’aider ou je ne sais quoi d’autre, alors arrête de jouer les bon-saint Maritain et laisse-moi tranquille.

J’ai voulu hausser le ton, mais ma propres voix résonne dans ma tête et c’est insupportable. Que je le déteste ? Je n’ai aucune raison de le faire … À part s’il continue à vouloir jouer les sauveurs, la je risque de le prendre en grippe.

- Tu ne me connais même pas, tu ignores ce qui me pousse à agir comme ça, alors ne me fais pas la leçon. Si je veux boire jusqu’à en mourir, comme tu dis si bien, il me semble que c’est mon problème, non ? Je ne vois pas ce que ça pourrais te faire, de toute façon …

C’est vrai quoi ! C’est un parfait inconnu pour moi, en quoi mes problèmes et mon comportements pourraient avoir de l’importance pour lui …

Je finis finalement par me rasseoir. Alors que j'étais prêt à partir quelques minutes plus tôt, j'avais parlé, et j'attendais une réponse en réalité. Je n'aimais pas parlé dans le vide, pour rien, à un mur. Je voulais une réponse, même si ce n'était pas ce que j'attendais. Je considérais que ne pas répondre à quelqu'un était une marque d'irrespect. Surtout à un aîné, oui car il n'a pas l'air bien vieux, pas plus que moi en tout cas. Je pris mon verre vide entre le main et remua les glaçons à l'intérieur. Il manquait quelque chose dans ce verre : une bonne de whisky ou de scotch. Ouais. Ou non, un truc un peu moins fort. Un whisky bien noyé dans ce soda caféine que vous devez connaître. Je ne dis pas le nom, cela pourrait faire de la pub ! Je me durcis à sa réponse, pas très agréable. Il ne voulait visiblement pas de mon aide certes, mais sa façon de le dire ne m'avait pas du tout plus. A Mogsoli non plus apparemment. Tu te rends compte comment il te parle ? Montre lui que tu es bien mieux que lui, que cette loque n'est rien comparé à toi. Et comment je pouvais faire ça ? C'était bizarre, jamais cette voix ne m'avait demandé un truc de ce genre. Cela n'allait pas vraiment avec mon côté un peu trop gentil, mais des fois, il ne fallait pas exagéré. Elle avait raison.

« T'as raison, je ne te connais pas. Et j'en ai absolument rien à foutre. Au contraire, cela ferait un con en moins sur cette Terre. Tu ne veux pas qu'on sache tes problèmes, mais à agir comme ça tu attires notre attention et nous fais chier car la façon dont on te parle ne te convient pas. » Je me levai et me tournai face à lui. « Crève bien. » C'est vraiment nul ce que tu viens de dire là Woonie. C'est comme ça que tu comptes etre respecté ?

Toute les paroles que je lui ai adressé, je n’y ai pas réfléchis au préalable … Je n’aurais pas autant d’alcool dans le sang, j’aurais sans aucun doute été beaucoup moins désagréable avec lui. Cependant, là je ne suis pas vraiment en état de réfléchir à ce qui est bon à dire et ce qui ne l’est pas. Je déballe les premières pensées qui me traversent l’esprit et puis voilà. Je passe pour un sale con insupportable tant pis, de toute façon je ne le reverrais sûrement jamais.

Ses insultes ne me font ni-chaud, ni-froid, dans le fond je les mérite sûrement. Habituellement je suis franc, mais je fais toujours en sorte que ce côté de ma personnalité ne soit ni blessant, ni insultant pour les personnes auxquelles je m’adresse … Là ça n’a pas vraiment été le cas, l’alcool délit la langue à ce qu’on dit. Je lève les yeux vers lui.

- Je te fais peut-être chier, mais c’est toi qui l’a cherché je te signale, c’est toi qui est venu me voir alors que je ne t’avais absolument rien demandé !

En commençant ma phrase, je me suis levé brusquement, mais à peine ai-je finis de parler qu’un vertige me prend et que je me rassois aussi sec.

- Ouais c’est ça … De toute façon quand bien même j’aurais besoin d’aide, ça ne serait pas celle d’un type dans ton genre …

Je plonge ma tête entre mes mains, j’ai l’impression que si je tente encore de me lever le sol va se dérober sous mes pieds. Comme si j’étais dans un manège et que tout tournait autour de moi. Ce n’est pas agréable du tout, mais dans le fond je l’ai cherché. J’essaie de me faire du mal dans le but d’oublier … Pour ce soir, je me fais souffrir et me rend malade, mais mes souvenirs ont l’air bien décidé à rester ancrés dans mon esprit.

- Tu viens me casser les pieds et c’est moi le con dans l’histoire …

Un faible rire s’échappe de mes lèvres. Je pense bien que sa première intention n’était pas mauvaise et pourtant je n’arrive pas à m’empêcher d’être désagréable avec lui. Mogsoli n’y ai pour rien, je ne l’ai pas entendu. J’ai juste besoin de me défouler … Il s’est trouvé sur mon chemin, alors voilà. Pour ce soir j’en ai ma claque de toujours être gentil.

Elle avait raison. Cette saleté de voix avait raison. Je n’avais jamais été méchant de toute ma vie, et je n’y arrivais pas. Je ne me faisais pas respecté, je me faisais marcher sur les pieds. J’étais une moquette, il était la personne qui marchait dessus. Cette révélation me mit en colère. Je n’étais pas comme ça habituellement. Je crois que c’était la fatigue, le surmenage du travail et de mes sorties trop nombreuses ainsi que la musique beaucoup trop forte qui me firent réagir de la sorte. J’essayais de me calmer, de contrôler ma respiration. Toutes ces paroles touchaient un point juste. Je le savais mais je n’avais en aucunement l’intention de m’arrêter. Au contraire, puis je le faisais chier, plus j’étais content. Du sadisme ? Ouais, Mogsoli me rendait sadique quelques fois. T’es vraiment nul mon pauvre WoonJi. Faudrait que t’apprennes à être méchant quelques fois. Ca peut servir dans la vie. « La ferme » dis-je à voix haute. Je m’adressais à Mogsoli. Qu’il le prenne pour lui, tant mieux. « Je t’ai cassé les pieds ? Bon, ça fait au moins un heureux dans l’histoire. » Rien que ça ? Tu sais ce qui fait mal ? Quand on s’attaque à la famille. Te gêne pas. « Honte de la famille. Tu ferais honte à ton frère et à tes parents. » J’avais dit ça avec dédain. « Pourquoi ? Oh, tu étais une femme avant non ? Je ne vois que ça pour avoir un physique tel que… le tien. » Du mépris là, parfait, non ? Je m’en voulais de dire ça. Je n’aimais pas me faire des ennemis, faire mal aux gens. Mais là, je ne pouvais pas m’en empêcher.

Vu comment c’est parti entre lui et moi, nous ne sommes pas prêts de bien nous entendre. Dans le fond, je m’en fiche … Avoir des ennemis m’importe peu, on ne peut pas aimer tout le monde et tout le monde ne nous adore pas, alors … Et puis ce n’est pas comme si j’allais être forcé de le croiser tous les jours. Après ce soir, nos chemins se sépareraient pour sûrement ne plus jamais se croiser. À moins que le destin soit particulière sadique … Je lève les yeux vers lui quand il me dit de la fermer, mais je ne réplique pas. Enfin j’imagine qu’il me parle à moi … À qui d’autre ? Il essaie d’être méchant je suppose … Mais pour le moment ce qu’il me dit ne atteint pas vraiment. Pour m’énerver, il faut vraiment savoir toucher un point sensible, sinon je sais garder mon calme. Sauf si on me pousse à bout …

Moi ? La honte de la famille ? Si ça peut lui faire plaisir de penser ça … Cependant les mots qu’il prononce après, me font comme l’effet d’une claque. Je ferais honte à mon frère et mes parents ? Sans le savoir il vient de toucher un de mes points sensible … Ma famille. Je ne suis pas en mauvais terme avec mes parents, ni avec mon frère … Mais de quel droit il parle de lui … Oui parler de mon frère, est une chose que je déteste depuis qu'il n'est plus de ce monde.

- Écoute … Tu ne me connais pas, alors je t’interdis de dire ce genre de chose !

Je marque une pause et finis par ajouter :

- Mon frère n’a pas honte de moi, ok ?! criais-je presque.

Je sens quelques larmes me picoter les yeux. Non, je ne dois pas craquer devant lui, même si c’est presque toujours ce qui arrive quand le sujet de la conversation est Alexander, mon frère … Sa dernière attaque, comme quoi avant j’étais une fille, ce qui expliquerait mon physique. Ne me fait ni chaud, ni froid … Je préfère qu’il s’attaque directement à moi, qu’à ma famille, qu’à mon frère. Je suis plus apte à encaisser des insultes qui me sont directement adressées, ça c’est certains … Pourtant ça aurait dût me faire réagir, puisque je déteste ma carrure si frêle et ma silhouette féminine. C’est définitif, ce gars, je le déteste …

Je regardais son visage se décomposer à chaque minute qui passait. J'avais l'impression d'avoir touché un point plus que sensible, beaucoup trop. J'étais allé trop loin, j'avais été trop cruel. Mais bon, on ne pouvait pas faire un retour en arrière, il n'existait pas de boutons du style 'Vous avez une connerie ? Appuyez sur ce bouton pendant cinq secondes, et vous pourrez tout recommencer depuis le début' avec une voix d’hôtesse de l'air. J'affichai un air blasé. Quel con je pouvais être parfois. Souvent même... Je m'écroulai sur le fauteuil en face de lui et le regardai parler, écouter vaguement ce qu'il disait. Il me faisait royalement chier. Pourquoi étais-je resté là, vous pouvez me le rappeler ? Pourquoi étais-je aller le voir tout court même... Parce que j'étais trop gentil. Faudrait que j'apprenne à être un plus égoïste tiens. C'était une bonne idée. « Mon frère n’a pas honte de moi, ok ?! » Cette phrase me tira de mes pensées. Je le regardai en clignant des yeux. Il venait de crier, tout le monde ne regardait. Il avait dit ça tellement fort que cela avait un peu couvert le bruit de la musique, attirant ainsi l'attention des personnes les plus proches de nous.

« Pourquoi cela t'énerve autant que j'ai dit ça alors ? Il n'y a que la vérité qui blesse après tout. » Je souris légèrement, presque sadiquement. Je devais avouer que parfois, être cruel, cela faisait tellement de bien ! On se sentait libre de tout faire, fort, largement supérieur aux autres. Mais je me sentais aussi coupable, c'était le revers de la médaille. « Si tu pouvais éviter d'avoir ce regard de chien battu, ça serait bien. On dirait qu'on vient de tuer ton frère. » J'avais besoin d'un verre. Je me levai.

En parlant de mon frère il ne s’imagine sans doute pas avoir touché un point plus que sensible et pourtant … C’est LE sujet à éviter à tout prix … Je me cache constamment derrière mon éternel sourire, même quand je me sens vraiment pas bien. Cependant quand je parle de mon frère, en général j’ai du mal, beaucoup de mal, à ne rien laisser paraître. Dans ces moments-là, j’essaie juste de ne pas laisser couler mes larmes, car je ne veux pas paraitre faible devant les autres. Par contre, c’est plus facile à dire qu’à faire. Je respire calmement, en tentant du mieux que je peux à ne pas fondre en larme. J’ai l’impression de réussir à me contrôle et c’est une bonne chose, c’est même étonnant vu l’état dans lequel je suis, même si je suis persuadé que pleurer un bon coup me ferais du bien. Pas devant lui. Ça jamais. Pourquoi je m’énerver ? Il en a de bien bonne lui …

- Parce que tu parles de choses que tu ignores totalement et ça m’énerve … dis-je d’une vois beaucoup plus basse, comme incapable d’hausser plus le ton.

J’ai épuisé mon stock d’énergie pour la journée je crois …

- Il n’y a que la vérité qui blesse ? Tu parles. C’est juste une excuse à la con, pour avoir le dernier mot à tout.

Décidément il y’a beaucoup de choses que je ne dois pas faire, ne pas le fixer, ne pas faire le comateux et éviter d’avoir un regard de chien battu. Il en a d’autre comme ça ? Je lui lance un regard noir. Voilà, il est satisfait je n’ai plus mon air de chien battu comme il dit si bien. Je me retiens de lui rétorquer qu’il n’est pas loin de la vérité. Il se lève et je le suis des yeux, jusqu’à ce que mon envie de vomir se fasse de plus en plus forte et que je me lève à mon tour en quatrième vitesse pour aller au toilette rendre presque tout ce que j’ai bu au cours de la soirée. Quand je reviens en traînant des pieds, je cherche du regard cet inconnu. Pourquoi je le cherche ? Je le hais mais … C’est comme si ça présence pour cette soirée, tuait un peu cette solitude qui me ronge … Pfff … Je divague ouais, c’est à cause de l’alcool.

Sujet: Re: [Lock] - Just a saturday night. Dim 4 Nov - 2:16

Je m'approchai du bar, un air blasé sur le visage. C'était une soirée vraiment ennuyante. Pourquoi restais-je ? Je ne sais pas. Peut-être parce que je n'avais pas souvent l'occasion de montre ma piètre méchanceté, et là, je pouvais. Ce n'était pas grand chose, je connaissais bien pire. C'était déjà ça. Je m'accoudai au bar et appelai le barman. « Et ben Woon Ji, ça a pas l'air d'aller bien. Pas de conquête pour ce soir ? » me demanda-t-il familièrement. C'était qu'à force de venir, je commençais à connaître tout le monde. « Pas encore. Mais ne t'inquiète pas pour moi, tu sais très bien. Une bière. » ris-je en lui donnant un billet. Il me donna tout de suite ma bouteille et je pus regagner mon siège. Le mec de tout à l'heure n'était plus là. Tant mieux après tout. Je haussai les épaules et pris quelques gorgées de ma bière. Je le vis sortir des toilettes en traînant des pieds, un air fatigué sur le visage. Il balayait du regard la salle entière. Me cherchait-il ? J'espérais que non. Je ne voulais pas qu'il revienne me bassiner. Je ne l'aimais pas, il ne m'aimait pas. Alors pourquoi continuer là dessus ? Je finis ma bière d'une traite et me levai afin de sortir de la boîte. Tant pis pour la nuit que j'aurais pu passer avec quelqu'un d'autres. J'avais largement le temps de me rattraper.

Plus les minutes passent et plus je me sens fatigué. Je crois que les effets secondaires des verres que j’ai bus ce soir, ne vont pas se gêner pour se faire sentir demain. En plus d’être fatigué, j’ai de plus en plus mal à l’estomac et je ne tarde pas à me précipiter vers les toilettes pour tout rendre. Il fallait s’en douter … Ce n’est pas la première fois que je me retrouve malade après avoir pris une cuite et certainement pas la dernière non plus. Pour information, non, ça ne m’amuse pas de me mettre dans un état pareil. Je ne fais pas réellement cela pour le plaisir. Juste pour espérer oublier et en général même quand je me fixe une limite, je finis toujours par la dépasser, car je sais ce qui m’attends après. Les bons comme les mauvais côtés. Je veux atteindre les bons aspects d’avoir un coup dans le nez, mais bien évidemment les effets secondaires me rattrapent toujours. Soit je passe ma nuit aux toilettes ou alors je dors une journée entière, car j’ai tellement mal à la tête, que je ne peux faire que ça.

Je sors des toilette du bar et je jette un regard circulaire dans la salle, pour retrouver ce gars de tout à l’heure … Je la table où nous étions tout à l’heure. Il boit sa bière cul sec et se lève pour partir. J’aurais bien aimé un peu de compagnie ce soir … Mais bon, ce mec m’horripile. Je n’ai passé que quelques minutes avec lui, mais franchement c’est quelques minutes de trop. Je ne cherche pas à le retenir. Pourquoi je le ferais ? Et puis de toute façon, je marche tellement lentement, que pour le rattraper, ça aurait été compliqué.

Je ferais mieux de partir moi aussi. Rester ici ne servirais pas à grand-chose, je ne ferais que boire encore. Vaut mieux que j’évite. Je sors à mon tour du bar et appelle un taxi. Je suis venu à pied tout à l’heure, mais je ne me sens pas en état de rentrer seul par mes propres moyens. Je veux juste me mettre dans mon lit et dormir …

Fin ♥

Sujet: Re: [Lock] - Just a saturday night.

» [lock] rhabille-toi! ... ou pas. (bo bae)
» KYUNGMI ☆ every night the stars will shine.
» ⸗ if you can't sleep at night, it's because you're awake in someone else's dream. ❞
» [LOCK] you better like it.
» [LOCK] I know I shouldn't do that.

[Lock] - Just a saturday night.

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