Bonjour, je me présente, Pil Youngsun mais mes amis m'appellent Sunny – ou occasionnellement gay, koala, dragqueen etc –, j'ai vingt ans et je suis actuellement coiffeur visagiste. Vous voulez en savoir davantage ? Et bien ... C'est un peu indiscret mais sachez que je suis célibataire et que je m'intéresse aux hommes.

► ta famille « Youngsun c’est notre petit rayon de soleil qui est arrivé par accident. Mon mari et moi nous ne voulions qu’un enfant parce qu’être parents demande du temps et de l’argent, alors si l’on augmente le nombre d’enfants, les zéros s’additionnent sur la fiche de frais aussi ! Pourtant nous avons mal calculé notre coup parce que quelques mois après le sixième anniversaire de notre aîné, j’ai appris que j’étais enceinte d’un second. Après maintes discussions nous avons choisi de le garder et sincèrement nous ne le regrettons pas. Youngsun représentait à nos yeux la fierté de la famille parce qu’il s’agissait d’un petit garçon appliqué, amusant et surtout normal, il nous permettait d’oublier les actions étranges de son frère et surtout ; il nous donnait de la force. Présentement, notre point de vue a légèrement changé parce qu’il n’est pas si normal que ça. D’après ses dires, lui aussi écoute les murmures de mogsoli – son père et moi sommes persuadés que c’est pour cela qu’il ne sort qu’avec des hommes –, je trouve cela dommage. Tout comme le fait qu’avec ses capacités il ne cherche pas à faire autre chose que ses études de coiffure. Bien que nous n’allions pas le voir au travail et que nous refusons catégoriquement de rencontrer ses aventures, il reste notre petit rayon de soleil et nous l’aimons. Je suis sûre que son frère partage nos sentiments à son égard même s’il reste discret là-dessus et que les échanges entre eux sont rares. »
► tes amis « Sunny ? Oh, c’est un être à part, on ne sait pas s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon – intérieurement parlant bien sûr – à cause de ses goûts pour les choses sucrées et excentriques ainsi que pour le maquillage ou tout ce qui se rapporte à l’esthétique. Mais il a l’air de s’en ficher complètement, de notre point de vue. Je dirais que c’est quelqu’un de naturel et sympathique, sur qui l’on peut compter bien qu’il soit parfois un peu trop franc et direct, pour être honnête il m’a déjà blessé une fois ou deux ! Il ne me semble pas avoir rencontré quelqu’un d’aussi impatient dans toute ma vie ce qui est plutôt surprenant lorsque l’on sait qu’il passe ses journées à coiffer, maquiller ou manucurer des gens. Il déteste perdre et c’est un tricheur, je vous déconseille donc de vous lancer dans une partie de n’importe quel jeu avec lui ! Je sais que le portrait que je dresse de lui n’est pas très flatteur mais j’essaye de rester fidèle à ce qu’il nous montre puis comme je l’ai dit plus tôt ; on peut compter sur lui. Il est câlin – peut-être un peu collant – et soulèverait des montagnes pour vous venir en aide s’il vous aime bien, que mogsoli le lui déconseille ou non ! »
► tes exs « Il embrasse bien. » « Il n’a pas froid aux yeux ! » « Il est trop jaloux, c’est étouffant. »
Oui bon, dans la majorité des cas, il s’agissait surtout d’expérimentations et d’aventures plus que de relations sérieuses donc il n’y a pas beaucoup d’informations intéressantes et pertinentes à obtenir ici.
► ton petit ami Mon petit ami dirait sûrement que je ne suis pas facile à supporter ; je suis jaloux lorsque je suis amoureux, je suis même légèrement capricieux et alors ? C’est parce que j’ai tendance à me dévouer corps et âme – un véritable soumis, yeah – à la personne que j’aime c’est tout. Je pense sincèrement qu’il vaut mieux être qu’une simple aventure plutôt que mon petit ami... ça doit être tellement facile d’être déçu face au caractère si différent de celui auquel les gens s’attendent ; je ne suis pas qu'une « belle gueule ». Autant je n’ai pas de limites avec des histoires d’un soir, autant je me retrouve facilement tétanisé une fois amoureux. J’ai peur de souffrir (encore) et pourtant, comme une jeune adolescente en fleur je rêve du grand amour.
► des inconnus Des inconnus me verraient probablement comme un jeune étudiant à la sexualité douteuse et très coquet ? Ce que je suis en somme. Après, je suppose qu’avec ma fâcheuse tendance à sourire béatement devant la moindre chose croisant mon chemin… un inconnu me prendrait soit pour un psychopathe, soit pour un niais. Il est déjà arrivé aussi qu’on me prenne pour un fils de people à cause de ma peau impeccable et mes vêtements soigneusement sélectionnés pour donner des faux airs de haute couture – et surtout s’accorder à mon sac à main, mais attention, pas un sac à main de tapette ! – … J’avoue avoir été flatté ce jour-là. Sinon je ne pense pas que cela soit possible de comprendre que je bluffe au sujet de mogsoli.

► si tu es non atteint
Mogsoli ne me fait pas peur mais dire que cela n’a jamais été le cas serait mentir, j’y ai été confronté très tôt parce que mon frère de sept ans mon aîné l’a développé dès son plus jeune âge et à onze ans il était déjà en stade trois. Cela lui faisait faire un tas de choses incompréhensibles et je détestais lorsqu’il y avait un rapport avec moi, je crois que c’est ce qui a causé mon angoisse à l’idée de retourner à la maison quand j'étais petit. Fort heureusement depuis quelques années j’ai appris à accepter ce trouble – même si les gens détestent que l’on appelle ça comme ça – bien que ma relation avec mon aîné soit restée quasiment inexistante. Je ne comprends toujours pas les gens qui peuvent l’entendre mais pas y résister. A quinze ans j’ai commencé à déceler mon homosexualité et bien que mes parents soient un peu « monsieur et madame tout le monde », j’ai paniqué à l’idée d’un rejet, surtout lorsqu’ils m’ont surpris en train de sécher les cours pour flirter avec un étudiant de l’université à quelques rues de la maison. La seule chose que j’avais trouvée à répondre fût « c’est mogsoli qui m’a dit d’essayer ! » … J’admets ce n’était pas très fin mais j’étais qu’un adolescent écervelé. De fils en aiguilles, je me retrouve à faire croire à tout le monde que moi aussi je l’entends murmurer et c’est un vrai calvaire ! J’espère que cela m’arrivera vraiment un jour.

► Il n'a jamais entendu mogsoli mais prétend le contraire.
► Plutôt petit, il n'est pourtant pas complexé par cela bien que ses amis soient grands (surtout Lukas faut dire).
► Il ne sort jamais sans une touche d'eye-liner ni sans sa panoplie de Louis Vuitton.
► Il est très expressif et se met fréquemment dans des situations pas possibles.
► Il déteste le rose.
► Il a peur de son frère et des chats.

Minsu avait disparu et Hanjin l’avait activement cherché pendant des heures, il avait même été jusqu’à vérifier qu’il ne se soit pas fourré dans le pétrin hors de l’école. Parce que oui, l’intuition lui disait que quelque chose de grave était arrivé et bien qu’il savait qu’une amitié avec Minsu était plutôt à sens unique et que si les situations étaient inversées son aîné ne ferait pas la même chose, il continua à sa recherche. Il avait été sur le point de céder à la panique et de faire appel à un vampire adulte pour l’aider – et pour qu’un être aussi egocentrique que lui songe à le faire, c’est que vraiment, il était très inquiet – lorsque Daehyun vint le trouver. A peine avait-il vu l’expression de son visage que son sang n’avait fait qu’un tour dans ses veines et que son don lui criait qu’il y avait un lien entre les deux. En effet, il y en avait un et l’apprendre lui fit l’effet d’avoir été poignardé dans le dos.

Le cadet avait l’impression d’être stupide, comment n’avait-il pas vu cela venir ? Même s’ils étaient amis, même si Daehyun était l’un des êtres les plus importants de sa vie, il n’était pas le seul et surtout, il n’était plus « lui-même ». A présent il réalisait sa naïveté, si profonde. Comment est-ce qu’il avait pu oser penser qu’être un Fera ne changerait pas son ami ? Le changement il l’avait vu dès le jour de leurs retrouvailles ; sa soif de sang. Mais non, lui il ne le voyait qu’avec ses yeux pleins d’adoration, sa joie de le retrouver et à cet instant il avait appris que son meilleur ami était entre la vie et la mort – ou l’avait été – à l’infirmerie. Dire que le quatrième année n’avait pas été tenté lui décocher une droite en plein visage aurait été un mensonge. Pourtant, l’être impulsif qu’il était avait réussi à se retenir ; par amour et pour ne pas en rajouter. Le blond montrait de la culpabilité, du regret et cela avait touché son côté sensible, enfoui au plus profond de lui. Peut-être parviendraient-ils à se pardonner ? Mais non, ils n’y arriveraient pas. Les raisons qu’il lui avait données étaient bizarres, non valables et Minsu avait beau être « je m’en foutiste » et tolérant, Hanjin ne pouvait s’empêcher de douter. Daehyun avait tout foiré avec leur camarade ignis, tout. Alors qu’il s’évertuait d’honorer leur promesse, de se convaincre lui-même que rien ne changerait quelque chose arriva et termina de l’achever. Ce qui s’était déroulé ensuite s’avérait être une réaction inhabituelle qu’il ne compris pas tout de suite, mais lorsque ce fut le cas, un coup était partit.

Pleurer. C’est ainsi qu’il avait passé le reste de ce qu’ils pouvaient qualifier de « journée », dans un arbre de l’école dans lequel il avait grimpé en compagnie de Tenebrae – qui se trouvait alors étrangement calme –, il ne voulait pas risquer d’être repéré par Alix. Le nord-coréen avait aussi tenté tant bien que mal d’ordonner son ressenti et ses idées mais il n’y avait rien à faire ; il n’était à ce moment qu’un gros amas de fouillis. En se réveillant – après deux heures de sommeil – le lendemain, rien n’avait changé ; son cerveau avait dû passer en mode « off ». Il s’habilla sans motivation et sans expression en jetant un coup d’œil au lit aussi vide que son regard. Sur le bureau de Minsu, son portable n’avait pas bougé depuis le dernier sms du dénommé Liam, le mignon nouvel élève après lequel il courrait. Mais comment Daehyun avait-il pu penser que peut-être, ils étaient un couple ?!

Sa fougue retrouvée, ses Doc Martens aux pieds et le portable de Minsu dans la main droite, Hanjin quitta la pièce en claquant la porte. Il courra jusque l’infirmerie sans porter la moindre attention aux gens qu’il bousculait, amis ou non. Une fois arrivé devant la porte, il se mordit la lèvre inférieure, inspira un grand coup avant de toquer deux coups à la porte et d’entrer. Un seul lit était occupé et il ne s’était pas attendu à voir cela. Son cœur explosa. Son meilleur ami était étendu, un bras dans le plâtre, des bandages noués tout autour du haut de son corps et un verre de sang déposé sur sa table de chevet.