Elle la fixait paisiblement, tout en griffonnant silencieusement. C’était étrange de voir à quel point cela la fascinait, pas cette femme juste sa psychologie. Sujeong avait beaucoup de mal dans ce qui était de croire en mogsoli. C’était risible et ridicule qu’elle puisse envisager que celle-ci n’existe mais c’était ainsi. Le plus pathétique dans ceci, c’est qu’elle était atteinte, de niveau trois plus précisément. Toutefois elle restait sur son idée de base, mogsoli n’était que le nom que l’on donnait à une nouvelle forme de troubles psychologiques. Madame Jung était le parfaite exemple, d’après la jeune coréenne, cette patiente avait atteint le stade quatre de mogsoli, un stade où l’être atteint cessait de nommer la maladie comme étant elle aussi un être, et laissait la folie prendre le contrôle de soi. Personne ne parlait de quatrième stade pourtant sujeong savait ce qui l’attendrait et ce qu’elle subirait un jour ou l’autre, elle rejoindrait un asile tôt ou tard. A moins que sa thèse ne soit acceptée et que les chercheurs commencent enfin à se pencher sur l’étude psychologique de l’être atteint.

Refermant délicatement son petit cahier, avant de l’insérer dans son sac, la jeune femme fit en sorte de faire le moins de bruit possible en quittant la chambre de la patiente. Ce n’était pas dans son intérêt de la réveiller brusquement et de l’effrayer, qui sait comment madame’ jung pourrait réagir. Reculant délicatement sur la pointe des pieds, elle referma la porte avant de se retourner. « aaaah … kyungmi. » Elle n’avait pu s’empêcher de crier, plaquant subitement ses mains contre sa petite bouche afin de stopper son hurlement. Jetant un regard furtif vers la porte, expirant de soulagement en l’absence de bruits en provenance de la chambre, elle reporta son regard sur son amie, souriant. « Tu m’as faite peur, j’ai faillis réveiller ta mère tssk » Plissant les yeux, elle repositionna correctement son sac sur son épaule tout en passant une main dans sa chevelure rousse. « C’est rare de te voir à l’asile un dimanche soir, tu vas bien au moins ? » Et si elle n’allait pas bien ? C'est vrai après tout, il était rare de la voir en weekend. Mogsoli y était peut-être pour quelque chose ? Se mordillant la lèvre inférieure elle fixa son amie.Inquiète.

Toute sa vie, sujeong n’avait eu de cesse de se questionner sur mogsoli et dès le moment où elle se rendit compte qu’elle en était elle aussi victime, la coréenne comprit qu’il s’agissait d’une nouvelle forme de troubles psychologiques, une sorte de schizophrénie beaucoup plus prononcé. Mogsoli n’était qu’une excuse que tout le monde se donnait pour ne pas accepter le simple fait d’être psychologiquement défaillant. La mère de kyung min était un cas à part, contrairement à sujeong qui considérait mogsoli comme une part sombre d’elle-même, celle-ci ne l’avait toujours considéré que comme une inconnue en son corps. Un être démoniaque qui se serait emparée d’elle, et cela avait entraîné des troubles psychologiques bien plus important. La folie, les hallucinations visuelles … Il était quasi impossible que cette femme redevienne saine d’esprit, d’ailleurs d’après les études de la coréenne, mogsoli n’était quasi plus présente en la patiente ou alors elle se contentait d’essayer de calmer la malade. Car mogsoli avait constamment deux parties, un négatif et un positif. « Oui oui, je vais bien, ne t’en fais pas. C’est juste que Maman me manquait… » Cela était compréhensible, et la jeune étudiante préférait entendre cela plutôt que les démences de la mogsoli qui habitait sa jeune amie. Il était bien connu que le symptôme principal des malades atteints de mogsoli était l’envie meurtrière, et la plus grande crainte de la coréenne était de voir son amie tuer sa propre mère. « Et toi alors ? Tu es venue voir comment va Maman ? Des signes positifs … ? » Affichant une légère grimace, l’asiatique passa une main dans sa chevelure tout en se mordillant la lèvre inférieure. Elle n’aimait guère parlait de l’état de cette femme lorsque ce qu’elle avait à dire n’était pas positif. « J’ai bien peur que mogsoli ni soit plus pour rien à présent, disons que ce n’est pas elle qui bloque ta mère dans cet état. Elle a fait perdre la tête à ta mère et j’ai bien peur que le seul moyen qu’elle aille mieux soit qu’elle accepte la présence de mogsoli, d’après ce que j’ai réussis à comprendre, mogsoli tente de la rassurer mais ta mère la repousse sans cesse. » Se frottant les yeux, elle avança délicatement dans le couloir de l’asile faisant signe à son amie de la suivre. Il serait mieux dans parler plus sérieusement autour d’un café. « Elle peut encore être sauvé. »