Bonjour, je me présente, lee jung wan mais mes amis m'appellent wan, wannie, wanwan et d'autres trucs virils du genre, j'ai 21 ans et je suis actuellement apprenti-thanatopracteur. Vous voulez en savoir davantage ? Et bien ... C'est un peu indiscret mais sachez que je suis en couple et que je m'intéresse aux femmes après quelques expérimentations.

► ta famille Ah, mes parents, ils m’adorent, je le sais bien. Ils ont beau avoir un peu de difficulté à me suivre et ont beau me répéter que de tripatouiller des cadavres ne peut être possiblement un projet de vie, je sais qu’ils ont pour moi une affection toute spéciale. Après tout, je suis leur « enfant spécial ». Cette expression me fait bien rire, surtout lorsque je la voyais chuchotée sur les lèvres de grandes tantes, après tout, pourquoi le nier, je suis un petit flocon de neige unique! Bon, peut-être pas à l’avis de ma sœur aînée qui est bien bien sérieuse et ambitieuse. Peut-être est-elle un peu jalouse du laxisme que mes parents ont eu à mon égard, eux qui ne me réprimandaient que rarement suite à mes idioties, enfin je l'aime bien mais moi… J’aime tout le monde quoi! Elle doit bien m’apprécier, enfin, à petite dose au moins! Les trois fois par année qu’on se voit doivent lui suffire.

► tes amis Mes amis, il faudrait définir amis. Parce que moi, un gars dans la rue à qui je parle de ma vie, dans ma tête, c’est déjà mon ami quoi. J’ai cette qualité (ce défaut?) de ne connaître presque aucune gêne, je parle à qui veut l’entendre de n’importe quoi. Cette intimité que j’entretiens avec les inconnus a le don d’effrayer certains, mais je suis comme ça! Mais bon, pour ceux qui me considèrent comme un ami de leur côté également, il parait que je suis bien divertissant. Je suis pas le genre de gars qu’on invite pour être tranquille. Dans ma tête, le p’tit hamster ne s’arrête jamais, et fait des liens un peu incongrus. Je passe ainsi du coq à l’âne sans trop d’avertissement. Ils me disent qu’avec moi, on ne sait jamais vraiment comment la soirée peut se terminer, mais au moins, je ne suis pas ennuyeux. Sauf quand je me mets à déblatérer sur des sujets qui n’intéressent personne, mais ça, je ne l’ai jamais remarqué, je suis sûr que c’est inventé, eh oh, je suis toujours intéressant et j’ai à cœur l’éducation du peuple.

► tes exs Toutes les fois que je me suis fait jeter, on m’a toujours invoqué cet argument. Selon ces mauvaises je serais « immature et étourdissant. » N’importe quoi! Une m’a dit « j’ai pas envie de passer ma vie avec un enfant. » La triste réalité d’un génie incompris. Et puis, je ne les regrette pas, après tout, je ne pouvais pas faire ma vie avec une fille qui ne voulait pas venir visiter mes forts de coussins ou qui me regardait avec un air découragé lorsque j’imitais le cri d’un coyote en public. Mais bon c’est pas comme si j’en ai eu des tonnes, des copines de toute façon. Avant de trouver la bonne, j’ai dû faire avec ce genre de commentaires, ça ne m’a pas traumatisé, je suis encore en bons termes avec elles. Même si quand je les croise et je leur envoie la main, souvent, elles semblent très intéressées par le ciel, leur montre ou leur téléphone.

► ton/ta petit(e) ami(e) « Mon petit ami, oui, bon peu importe le nombre de fois que je le dis c’est bizarre, mais bon je me passe des commentaires. C’est un mec adorable derrière la stupidité qui l’entoure et sincèrement, je me vois finir ma vie avec lui. Je passe mon temps à le frapper, comme un réflexe lorsqu’il débite une connerie, mais c’est une marque d’affection ! Puis, c’est bien le seul qui est capable de m’endurer, même si on finit par se disputer souvent pour un rien, tant pis, le sexe après est génial. Oui bon, j’ai rien dit. Disons que passer du temps avec lui me plait tout particulièrement, même si je finis souvent par être gênée, puis je crois simplement que je l’aime. Oui, voilà. »

► des inconnus Je crois qu’il y a ceux qui me trouvent vraiment sympa et ceux qui s’éloignent avec un sourire gênés. Les deux catégories doivent me trouver un peu étrange, mais il y a ceux que ça branche et ceux que ça décourage. Je ne changerais pas pour ça, je sais bien que ce n’est pas tout le monde qui peut m’aimer.

► si tu es atteint Je suis en ce moment en phase II, mais moi, mogsoli, la plupart du temps, je l’aime bien! C’est un peu une grosse dominatrice qui vit dans ma tête, la plupart du temps je trouve ça drôle. Je lui en dois une. Avant, j’étais un peu comme tout le monde, je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie, je vivais ma vie comme ça. Et puis y’a cette petite voix qui est venue un jour, qui m’a chuchoté des trucs à l’oreille et puis, j’ai essayé. J’ai découvert alors le plaisir de faire n’importe quoi, de marcher sur les mains, de sauter par les fenêtres, de se raser les cheveux, d’être imprévisible. Pour la première fois de ma vie, je m’enthousiasmais pour quelque chose, je prenais mon pied, j’appréciais l’existence. Depuis, je ne suis plus le même, et la vie et belle! Des fois c’est cette voix de dominatrice sexy dans ma tête qui me dit de faire des trucs, mais parfois, c’est moi, parce que si j’en ai envie, je le fais et c’est comme ça. Oui bon, il lui arrive parfois de m’ordonner des trucs qui ne me plaisent pas, mais jusqu’à maintenant rien de trop grave et pas trop souvent, on se croise les doigts.

•Est un fan de science-fiction et de super-héros.
•Sa plus grande fierté est de savoir marcher sur les mains.
•Trouve les films d’horreur plus rigolos que réellement effrayant, surtout vu son travail.
•Parle très ouvertement de sexualité peu importe la situation.
•Est sérieux en cas d’urgence seulement.
•Aime aller dans les animaleries pour regarder les bébés chats et tapoter les aquariums.
•Aime décrire toutes ses actions avec un ton de petite chansonnette.
•Très difficile à mettre en colère, il faut vraiment le chercher pour le trouver.
•N’aime pas les dauphins.
•Se conduit comme s’il était à l’agonie lorsqu’il choppe un rhume.

Ils étaient venus finalement, les regrets. Il ne les attendait plus. Mais ils étaient venus, cette nuit-là, à la seconde où il ouvrit les yeux, ils étaient là, tels les incubes de légende, perchés sur votre poitrine, la présence étouffante de regrets guettait son réveil. Le temps des questions était révolu, il avait beau s’interroger, aucune réponse satisfaisante ne lui était venue. Il n’avait que des bribes, des morceaux fugitifs de pensées qu’il avait eues au moment de l’acte. Cela avait eu tant de sens pour lui sur le coup, mais maintenant qu’il ouvrait les yeux, ce n’était qu’une grotesque farce qu’il s’était joué pour commettre l’impensable. Il l’avait attaqué, bien plus que cela, il l’aurait probablement laissé se vider de son sang si Jaesuk n’était pas intervenu à temps. Il avait fait tout cela sans broncher, même en y prenant un plaisir parfois extrême. La sensation qu’il avait ressentie en buvant son sang le hantait encore. Mais Minsu était son ami, le premier qu’il avait eu ici, celui qui lui avait tout appris alors qu’il débarquait de son petit village de la Corée du Nord. Il ne savait pas trop comment il aurait pu s’adapter, lâché tout seul dans cet environnement à des années lumières de tout ce qu’il avait connu. Et lui, pour le remercier, il lui avait cassé un bras et l’avait poignardé au ventre. Il lui semblait pouvoir dire avec précision là où il l’avait lacéré en regardant le sien. Étrange, pour lui qui n’avait pas une mémoire de détails à ce point photographique. Son aîné ne lui pardonnerait jamais, c’était certain, et il avait bien raison. La réalisation qu’il venait de faire s’écrouler son petit monde à lui le frappa alors. Ce monde qu’il avait cherché à retrouver tout le mois de son absence, celui qu’il avait eu tant de mal à quitter en mourant, il l’avait déchiré, jeté en lambeaux sur le sol des cachots. C’était la première chose qu’il avait fait en les retrouvant tous.

Ce n’était pas que Minsu, la chose allait se savoir. Bientôt, tout le monde serait au courant. Tout le monde saurait avec précision ce qu’il aurait fait, sans imaginer la moitié de l’horreur qui lui était passée par la tête. Il avait refermé les yeux, en espérant les rouvrir dans une autre réalité, celle où il aurait imaginé tout cela. Mais le pouvoir ne son imagination n’était pas à ce point puissant. Juste assez pour s’imaginer que… Peut-être ne s’était-il pas imaginé de faussetés. La première raison de sa rage demeurait, bien qu’éclipsée par tout le reste. Cette jalousie qui l’avait pris en apercevant ses deux anciens colocataires ensemble. Celle-ci perdurait, et même plus. Lorsqu’il apprendrait ce qu’il avait fait, Hanjin en serait probablement horrifié. Il ne perdrait pas de temps à l’abandonner, malgré les promesses et les bons sentiments. Ces histoires de mots et d’amitié ne l’avaient pas empêché de casser le bras de Minsu, il ne voyait pas comment ils pourraient l’aider d’avantage maintenant. En apprenant cela, il serait libéré de lui, peut-être cela lui ferait même plaisir. Qui avait envie de supporter la compagnie potentiellement dangereuse d’un fera incontrôlable après tout. Cette pensée lui valut de se redresser pour aller s’écraser front premier le mur le plus proche. Il avait tout foutu en l’air, il avait tout gâché. Il avait tellement espéré garder son humanité qu’il avait fait exactement le contraire. C’en était risible, totalement caricatural. Peut-être valait-il mieux en rire? Rendu là.

Il ne rit pas, évidemment. À quoi bon revenir d’entre les morts, si on réussissait à faire fuir tous les autres autour de soi. Il frémit en imaginant leurs regards posés sur lui, le même regard qu’il avait reçu de Jaesuk lorsque celui-ci lui avait fait comprendre de ne plus s’approcher. Il aurait fait la même chose si un de ses amis avaient été dans la même situation. Sauf quand celle-ci, il était de l’autre côté. Il était la menace dont on devait protéger ceux qu’on aime. Ils allaient tous le haïr. Hanjin probablement le premier. Celui qui l’avait, sans le savoir ou le vouloir, poussé à commettre l’horreur. Magnifiquement ironique, écrit avec un soin sadique, par Nyx peut-être? C’était dans ses grands plans mystiques, de faire de lui cette espèce monstre qui détruisait tout ce qu’il touchait? Si oui, il préférait ne pas y croire. Il ne pouvait se résoudre à les laisser tous, à le laisser, le détester. Au moins lui. Il devait lui faire comprendre, ou du moins essayer. Daehyun ne supporterait pas qu’il l’apprenne de quelqu’un d’autre que lui, qui ne savait rien de ce qu’il avait pu penser à ce moment-là. Pas qu’il entretenait l’illusion qu’ainsi, Hanjin ne le haïrait pas au même titre que les autres. Le fera ne savait pas ce qu’il essayait d’accomplir par cela, mais au moins ce serait quelque chose. Il devait prendre l’occasion de lui parler, peut-être était-ce les dernières paroles qu’il consentirait à recevoir de lui. Ils n’avaient même pas eu le temps de nier l’évidence, de se faire croire que tout était comme avant. Maintenant, seul un fou aurait pu le croire. Un fou, en était-il un? Le verrait-il comme cela? Ou comme quelque chose de pire encore? Il ne le saurait qu’en prenant son courage à deux mains pour lui avouer. Du courage, il ne lui avait jamais semblé qu’il en manquait. La mort ne l’avait pas rendu lâche, simplement, plutôt, conscient de tout ce qu’il pouvait perdre désormais. Se redressant pour ôter son front du mur sur lequel il l’avait étampé, il décida de passer à l’action avant que toute inhibition ne l’en empêche. C’est à sa chambre qu’il espéra le trouver. Au moins, il savait que Minsu n’y était pas, il était probablement à l’infirmerie, plus que probablement en fait. Il espérait qu’il n’aurait pas trop de cicatrices, qu’il ne garderait pas son plâtre trop longtemps, mais c’était secondaire tout cela. Après avoir pris la peine de s’habiller, il sortit. Direction, son ancien dortoir, maintenant teinté d’encore plus d’amertume qu’auparavant, encore pire, il se dirigeait vers l’épicentre des souvenirs douloureux et des regrets, cette chambre.

Il cogna à la porte, comme un invité, sachant qu’il serait bientôt un indésirable, mais ne pouvant plus attendre, il entra, soulagé d’y trouver Hanjin et personne d’autre. Il sentit la nervosité le gagner alors qu’il se rendait compte de ce qu’il devait alors lui avouer. Il aurait pu profiter de ses instants d’ignorance pour savourer le lien encore presque intact entre eux. Mais cela aurait été lui mentir sans scrupules, et il ne pouvait s’y résoudre. Donc, sans attendre, il annonça la raison de sa venue avec peu de sérénité : « J’ai fait une connerie. Une grosse connerie, une merde pas possible. » Il allait sans dire qu’il devait absolument lui dire. Pas de geste de tendresse pour l’amadouer, il ne voulait pas avoir l’air d’être là dans l’espoir que son jugement soit plus clément, même si une petite et stupide partie de lui le souhaitait. Il se rendit simplement à lui, se disant qu’il devait attendre au moins sa réponse avant de lâcher la bombe sur lui. Mais son attitude clairement agitée ne laissait probablement rien présager de bon.