L'horlogerie du coin.

Sujet: L'horlogerie du coin. Jeu 20 Sep - 21:18

Un affreux vacarme me tira soudainement de mon sommeil. Mon portable. Encore dans les vapes, je m'empressais d'arrêter l'alarme avant de comprendre que je devais aller travailler. Gros moment de panique qui me força à accélérer le rythme, manquant de tomber à plusieurs reprises. Mais avec un total de dix minutes, j'étais fin prêt à sortir. Même si j'étais coiffé comme un homme des cavernes après avoir courus derrière un dinosaure. Bref. J'avais un look de clochard et une dégaine ... pas vraiment mieux. Qu'importe, j'avais déjà pris mes jambes à mon cou avant de comprendre que j'avais l'allure d'un gars qui ne savait s'habiller correctement. Heureusement, j'étais pas bien loin de l'horlogerie, mais vu que mon portable avait bien sonné trois fois d'affiler. Enfin bref, je vous laisse imaginer le retard.

C'est donc comme un dératé que j'arrivais devant l'horlogerie, fermé. Et comme un idiot -parce que j'en suis sûrement un- je paniquais en croyant m'être trompé de jour ou quoi. Non non, c'est seulement moi qui doit faire l'ouverture de la boutique et cela tout les matins. Revenant sur terre, j'ouvrais donc le rideau de fer et allumais toute les lumières. Le panneau tourné sur 'open', je pouvais enfin assumer mon rôle d'horloger. Bien qu'à cette heure-ci, personne ne vienne me déranger. Et comme chaque jour à la même heure, je m'amusais à bidouiller quelque chose. Aujourd'hui, j'avais droit à une grosse horloge cassée, dont les aiguilles ne voulaient plus avancés. Je suis un génie, j'arrive toujours à faire des miracles. Même si en étant autant concentré sur cette merveille, je ne fis pas attention à la clochette de l'entrée, qui me prévenais qu'un client était là. J'étais même loin de me douter que ce client, était une personne que je ne connaissais de trop -et même sans me rendre compte jusqu'à où ça pouvait aller-. Sans oublier qu'en sachant que j'étais seul, je fredonnais une chanson débile comme un bien heureux, un tourne vise entre les lèvres et un autre derrière l'oreille. ça calme vite les petites minettes qui veulent faire réparer leurs montres.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Jeu 20 Sep - 23:01

Quelques points de lumière suffisent à faire entrer toute une luminosité. La pièce éclairée comme un jardin me fit ouvrir les yeux doucement et difficilement. Me retournant en gémissant comme une sale gosse, je m’aperçus –enroulée dans ma couette- que mon réveil affichait une heure plus que matinale. Agressée par cette lumière néon rouge affichant des chiffres très matinaux, je clignais longuement des yeux, peinant à rouvrir mes paupières. Ces rideaux… il fallait que je les change une fois pour toute, le nombre de trous qu’ils contenaient leur enlevaient toute crédibilité. Quelques minutes plus tard, je trouvais enfin le courage de me lever, tout en trainant des pieds j’eus l’incroyable malheur de passer devant le miroir. Mes yeux s’arrondissant à la vue de mon visage peu matinal, je filais droit dans la salle de bain pour une toilette d’un peu plus d’une heure. Ressortissant toute pimpante, je jetais un coup d’œil sur ma montre tout récemment enfilée. Bien qu’il soit encore tôt j’étais tout à fait d’attaque après ce petit rafraîchissement; commencer une journée de bonne heure finalement… c’est plutôt cool. On se sent vivant. Plus que lorsqu’on s’enfile des shots. Descendant à la cuisine afin de m’empiffrer d’un yaourt, je trouvais le grand-père Choi, surpris de me voir levée et déjà au taquet aussi tôt, assis sur l’une des chaises à déjeuner tranquillement. Haussant les épaules je lui répondis que même si c’était un jour de congé je comptais bien me bouger le cul à régler quelques impératifs. Faux. Archi faux. Je n’avais rien à faire. Peut-être retrouverais-je ce type avec qui j’avais passé la soirée. Rien de bien concret, un simple rendez-vous dans un petit restaurant pas très grand et pas très cher mais un grand numéro de charme qui n’a pas de prix. Hm à voir. Lui demandant à quelle heure il commençait à bosser, mon hébergeur me répondit qu’il comptait partir d’ici dans une heure. Ca va il se faisait pas trop chier. « Je suis prêt à parier que tu t’es levée presque en même temps que Nam Kyu. » Ajoutant par la suite qu’il était un brave garçon, mon cher grand-père venait de me donner une idée mesquine sans le savoir. « Tu vas où comme ça – Je vais te chercher le pain ! » Lui envoyant un baiser, je le vis lever les yeux au ciel. A force il avait appris à décrypter mes mensonges.

Quelques minutes plus tard, j’entrais dans l’horlogerie, avec pour plan d’accueil un homme tellement occupé qu’il ne me remarquait même pas. Esquissant un sourire en coin, plus je m’approchais et plus la chanson qu’il fredonnait devenait compréhensible ; je devais le faire taire. Pour son propre intérêt. Malgré la sonorité de mes escarpins rouges vifs, il ne m’avait toujours pas remarquée et je me plaçais derrière lui, afin de mieux lui piquer le tourne-vis qu’il avait derrière lui. [color=#000000]« Je peux t’aider peut-être? »[/b] Mes cheveux relevés en une queue de cheval noir de jais suivirent le mouvement mécanique de ma tête qui avait toujours tendance à s’incliner légèrement lorsque je souriais ; tic d’assistante maternelle je présume. « Je m'y connais pas vraiment en mécanique mais je m'en sors avec un tourne-vis. » Ces mots n'étaient tellement pas en cohérence avec mon sourire de fille super-aimable que c'en était presque choquant pour moi-même. A vrai dire je trouvais même mes sous-entendus dégueulasses, mais ça m'amusait.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Jeu 20 Sep - 23:33

Ce qui est cool, au réveil, s'est surtout de se souvenir de la veille. Hors, ma mémoire était aussi vivace que celle d'un poisson rouge. Enfin, l'indice était l'odeur d'alcool que dégageais mon t-shirt d'hier ... Je ne m'étais même pas changé. Je crains, ça devient grave comme vie. Même en disant être jeune et con. Bref. On connaît la suite, je me pressé de me préparer pour aller travailler. Boulot que j'affectionne particulièrement pour le manque de clientèle et le temps de rien glander. Entre un bouquin, mon portable ou les merveilles de cette boutique, je ne m'ennuies jamais. D'ailleurs, il n'est pas rare que je sois complètement ailleurs, coupé du reste du monde. Même le bruit des escarpins rouge vernis de la miss ne m'avait sortit de ma concentration. Enfin, cela jusqu'à qu'elle arrive dans mon dos pour prendre le tournevis le plus en vu. Automatiquement, j'avais fais un bond sur place avant de me tourner vers elle, la bouche toujours occupé. « Raifmny ? » Le son de ma propre voix me fit percuter que j'avais toujours l'objet en bouche et je m'occupais déjà de le retirer. « Que fais-tu ici, si tôt ? » Il n'est même pas dix heure, un exploit de la voir là.

M'aider ? Mon regard se posa tout autour de moi, mais je ne voyais pas en quoi elle pouvait m'aider. Je plissais donc un oeil, perplexe. Cette histoire de mécanique et tournevis me passait au-dessus de la tête mais je souris, cherchant à ne pas dire n'importe quoi non plus. « Je ne voudrais pas que tu te casses un ongle » Ou pas. En attentant, je lui tendis ma main, lui faisant signe de me rendre le tournevis qu'elle m'avait emprunté. « Ton grand-père n'est pas là ? Il me laisse la boutique aujourd'hui ? ça tombe bien, je voulais justement réparer cette horloge tranquillement. » Je parle trop, I know. Surtout pour dire des choses idiotes, blessante ou sans aucun intérêt pour mon interlocuteur. Mais je ne la prenais pas au sérieux, quand elle disait vouloir m'aider. Sûrement un réflexe débile après avoir croisé tant de fille trop proche de leur manicure pour utiliser leurs dix doigts.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Ven 21 Sep - 0:16

« Je voulais demander quelque chose à la personne la plus intéressante de cette boutique mais apparemment elle n’est pas là. » Balayant la pièce de mon regard, je fis mine de chercher mon grand-père. Quelle menteuse. Avouer que je venais juste pour passer un moment intéressant était hors de question. Intéressant car avec Nam Kyu il y a ce feeling, un quelque chose qui le rend attractif à mes yeux. Ce tatouage peut-être ? La manche de ma veste le recouvrait mais rien que d’y penser j’eu pour réflexe de mettre mes mains dans le dos, comme si de rien était. Depuis que je l’avais identifié cette position était un rituel, je pense même qu’il n’avait jamais rien trouvé d’étrange en cela. « Ton grand-père n'est pas là ? Il me laisse la boutique aujourd'hui ? ça tombe bien, je voulais justement réparer cette horloge tranquillement. » Deux répliques désagréables en à peine une minute, il faisait fort. Je plissais les yeux, mes lèvres adoptant un rictus d’agacement avant de lui répondre sèchement. « Tu devrais plutôt le remercier, si t’es là à pas comater dans ton vomi de la veille c’est grâce à lui. » Venant lui plaquer le tournevis dans sa main, je lui jetais un regard noir. Son ingratitude me donnait envie de lui en coller une. S’il y a bien une chose qui m’énerve c’est ce manque de reconnaissance ; surtout lorsqu’il s’agit de l’homme le plus important à mes yeux. En toute sincérité je trouve ce type très arrogant, mais allez savoir pourquoi quelque chose me plait tout de même en lui. C'est comme un aimant, bien qu'habituellement je ne sois pas vraiment intéressée par les abrutis. Disons que je préfères les hommes joueurs. Je rompais le contact qui unissais nos mains en me dirigeant vers l'une des vieilles horloges prête à être rendue à son propriétaire. « Malheureusement pour toi je pense qu'il ne va pas tarder, vu l'heure qu'il est. Tu veux un peu de parfum pour étouffer l'affaire? Ton t-shirt d'hier soir pue à 10 000.» Parce que maintenant il attire mon regard directement, je me souvenais l'avoir croisé hier soir alors que nous trainions de bars en bars avec des amies. Je me penchais vers l'horloge, me retrouvant le nez face à la trotteuse, afin de mieux observer le mécanisme. « Pour info, je sais réellement utiliser ce truc que tu as dans les mains.» Paraissant plus absorbée par l'objet que par mon interlocuteur, je tenais tout de même à lui signaler que je n'étais pas comme ces filles toutes pouponnées qui ne pensaient qu'à leurs apparences. Certes je l'étais en un point, mais j'étais loin d'avoir peur de me salir les mains.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Ven 21 Sep - 0:34

Cette fille avait la facilité de m'agacer, d'un point de vue qu'elle savait comment me mettre au pied du mur, de l'échelle ou qu'importe l'endroit tant qu'il était au plus bas. évidemment que c'était vexant mais n'était-ce pas un retour à l'envoyeur, vu comment je me comportais ? C'est pas nouveau, je suis d'une hypocrisie hors du commun et d'une ingratitude toute aussi exemplaire. Pourquoi semblait-elle si amer dans sa façon de me parler ? Pour son grand-père ? Elle devrait savoir ce que j'en pense ... ou peut-être pas. Mais j'avoue, j'étais vraiment un connard pour lui avoir sortit cela aussi naturellement. Et bim dans ma face, un point pour elle. « Sympa, je me disais aussi. » J'en étais rouge de rage. Bien que je le cache tandis qu'elle plaquait le tournevis dans ma main avec un regard noir. Je fis la moue, ne voulant pas baisser les yeux devant elle. Jeune et con. Le contact rompu, elle s'était éloigné de moi, me parlant de son grand-père et de mon t-shirt ... Encore un réflexe stupide, je le sentis avant de faire la grimace. Merde, j'ai du me tromper en prenant mes vêtements. « Puer l'alcool ou la femme, c'est pas vraiment mieux. » Disais-je en me rapprochant du comptoir et en retirant mon haut, comme si de rien n'était. J'avais toujours un tablier accroché par là, au cas où. Pour une fois, il allait bien aider. Quant à mon haut, je le rangeais dans un coin, bien caché. « Vraiment ? Je voudrais bien voir cela ~ » Je reprenais le tournevis en main et m'approchais d'elle. « Si tu arrives à faire fonctionner le mécanisme de cette horloge... Je ferais ce que tu voudras. » Un sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je lui tendais le tournevis, montrant ainsi mon tatouage sur mon avant-bras. à force, je n'y prêtais même plus attention. En même temps, j'étais sûr qu'elle ne pourrait y arriver. à moins que son grand-père lui est enseigné l'art et la manière de réparer une horloge ? Là, ce serait pour ma pomme.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Ven 21 Sep - 21:35

Je riais. Un rire forcé, vous savez avec cette sonorité que seules les grandes prêtresses savent maîtriser. Ce type était un goujat de première, quoi que le terme de vieux gars lui convienne mieux. « C’est charmant, tu préfères les hommes ? » En toute sincérité je le trouvais enfantin avant de le trouver macho car au fond il n’était qu’un être stupide trop intéressé par sa personne pour se rendre compte qu’à vingt ans on ne dit plus qu’on aime pas les filles. Jetant un vif coup d’œil à l’employé, je pouffais discrètement en le voyant enlever ce t’shirt dégueulasse pour enfiler un tablier façon ouvrier sexy à l’ancienne. Faisant mine d’être occupée à observer un petit mécanisme qui chatouillait ma curiosité dans cette horloge, j’écoutais discrètement d’une oreille les pas de Nam Kyu se rapprocher de moi. « Si tu arrives à faire fonctionner le mécanisme de cette horloge... Je ferais ce que tu voudras. » Je me redressais, me retrouvant nez à nez avec lui. Esquissant un sourire, j’empoignais une nouvelle fois le tournevis, tout en constatant ce changement de tenue. « Quel machisme. Si j’y arrive tu retires le pantalon. » Grand sourire malicieux, il se rabaissa quelques peu lorsque mes pupilles se posèrent sur son tatouage. Tournant les talons brusquement, je me dirigeais vers la vieille horloge qui nécessitait quelques réparations. Lorsqu’il j’étais petite mon grand-père m’avait appris deux trois trucs, mais j’ai véritablement retenu une mécanique de base lors d’un lendemain de cuite. Pour me punir de mon sale état, monsieur avait pensé bon de me « dresser à la vraie vie » avec une réparation de mécanisme en pleine gueule de bois. Pour lui faire plaisir, je m’étais exécutée. Je me retrouvais donc face au problème, sans savoir vraiment quoi faire. J’étais complètement prise de court. Ne bougeant pas pendant de longues secondes, j’enfourchais l’outil afin de venir y dévisser un composant. Ca suffirait largement. Attrapant la vis, je me tournais vers lui, l’objet entre mes doigts. « Alors qu’en dites-vous très cher ? » Ma voix venait de prendre une tournure sensuelle, à la Marylin Monroe lorsque subitement je me rendis compte que je tenais la vis de la mauvaise main. De peur que mon tatouage ne soit visible, je fracassais subitement le petit objet de fer sur la table et annonçait la couleur « Action. »

Sujet: Re: L'horlogerie du coin. Ven 21 Sep - 22:36

Je manquais de m'étouffer à sa remarque. Avais-je sous entendu que j'aimais l'homme ? Il ne me semblait pas. Et pourtant, je tentais de me souvenir de mes propos, cherchant à savoir quand j'aurai pu lui faire penser à un truc pareil. « La bonne blague » Tentais-je avec assurance, malgré que je n'en mène pas large. Entre temps, j'en profitais pour troquer mon t-shirt contre un tablier, façon sexy boy. Défi lancé, un souhait contre une épreuve, c'était équitable, non ? Même si le siens était ... comment dire ... Aguicheur ? Mon sourire ne se terminait de s'étirer, comme intéressé par sa requête. « D'accord, la belle. » Sur ce coup, j'aurai plutôt dû me taper le tête contre un mur que lui donner un tournevis. Connaissant son grand-père, il était quasiment sûr qu'elle savait se débrouiller avec ce genre de bidule et elle commençait à me le prouver en retirant une vis. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement, jusqu'à qu'elle tape l'objet contre la table. Je ferais mieux de modérer mon comportement. « Tu vas me dire que cette petite vise bloquait le mécanisme ? » Pour être sûr, j'y jetais un coup d'oeil. Les aiguilles ne bougeaient toujours pas, elle semblait comme morte. « C'est bien, tu sais te servir d'un tournevis mais elle ne fonctionne toujours pas. Montre-moi que ton grand-père n'a pas perdu son temps avec toi. Quand même, ce ne doit pas être difficile, si ? » Je me moquais d'elle mais la condition était que l'horloge remarche, hors ce n'était pas le cas. Certes, je suis peut-être idiot mais j'aime m'amuser des autres et Rainy est parfaite pour cela. « Si vraiment un jour il t'a apprit quelque chose, alors ce devrait être un jeu d'enfant pour toi. » Si c'était le cas, alors elle arriverait sûrement à se souvenir qu'un mécanisme fonctionne toujours de la même façon, comme l'être humain en quelque sorte. Le problème réside dans les rouages mais c'est plus compliqué qu'on le dirait.

Sujet: Re: L'horlogerie du coin.