this sharing of roles is a bit suspicious ; ft. jung wan

tenue

Un soupir traversa les lèvres de Soo Mee alors qu’elle passait la porte de la maison. Elle revenait d’un cours de psychologie cognitive tout particulièrement ennuyant et elle savait que la soirée ne promettait pas davantage puisque l’appartement était rempli de boites qu’il fallait défaire. Elle n’en avait pas particulièrement envie, mais au final c’était un peu devenu l’obligation considérant que ça faisait tout de même un moment qu’ils étaient déménagés. Néanmoins l’idée de passer la soirée avec Jung Wan était tout de même encourageante et plaisante. Bon ça ne rendait pas non plus l’idée de défaire des boites pendant toute la soirée totalement amusante, mais bon un peu de positivisme ne lui ferait pas de mal n’est-ce pas. « Je suis rentrée. » annonça-t-elle d’une voix qui aurait pu être considérée comme joyeuse venant d’elle.

Bien que crevée, la demoiselle s’efforça de ne pas se laisser tomber sur la première surface molle qu’elle croisait, en même temps considérant que le chemin menant au divan était parsemé de boites c’était un peu impossible. Laissant tomber ses livres sur la table de la cuisine, elle alla trouver Jung Wan question de le saluer convenablement. Un mince sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’elle s’approchait du jeune homme pour l’embrasser sur la joue. « Prêt à passer une merveilleuse soirée à défaire des boites ? » finit-elle par demander sur un ton un brin ironique. Ce n’était certes pas le planning idéal pour une soirée de couple, mais c’était bien une obligation s’ils voulaient pouvoir utiliser leur appartement, surtout considérant que les parents de Soo Mee avaient tenus à leur fournir une bonne partie de ce dont ils avaient besoin. Ça avait une certaine utilité, mais au final, ça prenait surtout beaucoup de place dans l’appartement.

tenue.

Ils avaient décidé depuis peu qu’ils habiteraient désormais ensemble. Cela pouvait sembler rapide, après tout, ils n’étaient ensemble que depuis quelques mois, mais ce genre de doutes n’étaient pas venus à sa tête à lui. Ça faisait changement de la cage à lapin dans laquelle il se complaisait lorsqu’il était seul et le changement était toujours bienvenu. Il n’avait aucun doute que lui et sa petite amie survivraient, il avait une confiance totale en l’avenir comme d’habitude. L’apprenti-thanatopracteur avait des notions à réviser avant la prochaine phase de son stage, mais une jolie, mais ferme voix dans sa tête lui avait ordonné de remettre cela à plus tard. Il avait obéi sans aucune résistance, sachant qu’en temps venu il devrait faire cela à la bourre. Jungwan avait donc passé son temps à gambader entre les boîtes, pour sentir l’énergie de l’appartement nouveau, s’était assis sur le canapé qu’ils avaient déjà monté, avait essayé de s’asseoir à l’envers. Heureusement qu’il n’avait aucun mal à se divertir dans sa tête, car il savait que sa petite amie lui en voudrait de commencer à ouvrir leurs boîtes.

Mais elle finit par arriver, le faisant bondir du canapé trônant presque seul dans un élevage de boîtes pour aller à sa rencontre avec des airs d’animal de compagnie laissé dans la solitude trop longtemps. Il ne partageait pas son ironie quant à la soirée de d’éparpillement de leurs possessions personnelles. Il trouvait cela franchement merveilleux en vérité! Après avoir fait vivement oui de la tête avec un grand sourire, il ne se fit pas prier pour aller s’agenouiller devant la première boîte venue. « On va être efficaces comme des employés d’usine clandestine du tiers-monde tu vas voir. », annonça-t-il en cherchant l’exacto de manière distraite pour trancher la première bande de ruban adhésif collée au carton. Lorsqu’il l’eut en main, la boîte fut ouverte avec un cri de guerre pour découvrir, ô comble de sa déception, ses vêtements à lui.

Contrairement à Jung Wan, elle avait eu droit à un bon lot de doutes après tout ça ne faisait pas si longtemps qu’ils sortaient ensemble, ils avaient tendance à se disputer souvent. Pourtant elle avait finalement décidé d’aller de l’avant avec cette idée. C’était un peu grâce à la voix dans sa tête qui lui avait susurré que c’était une bonne idée, mais en soit, c’était de bonne volonté - chose infiniment rare chez la demoiselle, qu’elle venait vivre dans cet appartement avec son petit copain. C’était toujours un changement agréable de vivre avec ses parents de toute façon, vu que c’était souvent lourd avec eux.

À quelque part, l’enthousiasme de Jung Wan déteignit rapidement sur la demoiselle qui se sentit sourire alors qu’elle le regardait hocher la tête avec une joie évidente. Ce qu’il annonça eut également le mérite de la faire rire, c’était une image un peu louche, mais bon elle s’était habituée à ce genre de commentaire de la part du jeune homme. « Oui bon du moment qu’on ne se fait pas exploiter avec le fouet et tout ça me va. » Pas que c’était l’idée du siècle d’embarquer dans le commentaire du jeune homme, mais bon ça ne tuait personne.

La chance ne semblait pas non plus être de son côté puisque la première boite qu’elle ouvrit se trouva à être remplie de vaisselle, principalement des assiettes, ce qu’elle préférait garder pour plus tard une fois qu’elle serait dans la cuisine. Soo Mee déplaça donc la boite pour en rapprocher une autre qu’elle ouvrit rapidement. « T’as quelque chose d’intéressant ? » Parce que dans son cas à elle, c’était plutôt le contraire : il y avait que des coussins, des rideaux et autre chose du genre. À croire que ça s’annonçait vraiment une longue soirée s’ils tombaient sur ce genre de chose.

Il était impossible qu’il n’ait pas à renchérir si on faisait mention de fouet devant lui. Le jeune homme pris un bon moment pour faire danser ses sourcils au son de cette proposition indécente. Cependant, la tentation des boîtes était trop grande pour s’étendre d’avantage sur le sujet de s’exploiter mutuellement à l’aide de divers accessoires aux connotations louches. Mais bon, une boîte remplie de ses sous-vêtements n’avait rien de bien palpitant pour lui, ils le connaissaient. Il ne s’attendait pas à découvrir grand-chose, même dans les possessions de sa petite amie, de quoi révolutionner sa perception de l’univers, mais au moins de quoi passer un commentaire ou quelque chose.

Soo semblait de cet avis également, alors qu’elle lui demandait, accroupie dans son troupeau de boîtes s’il trouvait quelque chose. Ses traits se chiffonnèrent alors qu’il n’avait rien à se vanter à l’intérieur de sa boîte. Cependant alors qu’il allait avouer sa platitude, la nouvelle boîte en laquelle il avait fondé ses nouveaux espoirs en fut à la hauteur. « Pirouette! », s’écria-t-il énigmatiquement. Il sortit alors de sa prison de carton la dénommée Pirouette, une poule empaillée qu’il avait acheté sur un coup de tête dans un antiquaire louche. Il la leva au bout de ses bras tel un bébé lion futur héritier d’un royaume dans la savane pour la montrer à la jeune femme. Il savait déjà où il irait la placer. Trottinant vers le salon à moitié meublé, il alla poser l’animal figé dans la paille sur un meuble bien en évidence. Après l’avoir tripatouillé un instant pour trouver l’angle idéal qui mettrait son profil de poule morte en valeur. « Bah voilà ma Pirouette t’es parfaite comme ça », annonça-t-il en se redressant. Il se tourna vers Soo avec un grand sourire, attendant une approbation de son bibelot chéri à plumes.

Jusqu’à présent, les boites étaient plutôt décevante, du moins du côté de la demoiselle c’était le cas. Des assiettes et des coussins, rien de moindrement intéressant. Elle doutait fortement de trouver quelque chose de palpitant dans ses choses, peut-être que son cadet se serait amusé en mettant des idioties dans ses boites, mais bon à ce niveau là, elle ne pouvait qu’espérer que non. En dehors de ça, il n’y avait que dans les choses de Jung Wan qu’elle pouvait espérer trouver quelque chose de moindrement amusant. Même si bon, elle en doutait également, ce n’était pas comme si elle n’avait jamais été dans l’appartement du jeune homme. Certes, elle n’avait jamais vraiment prêté attention à la décoration, mais tout de même.

Évidemment, il fallut que le destin s’amuse avec cette presque certitude. La voix de son copain la tirant de sa boite, Soo Mee dut se contenter de le dévisager en essayant de comprendre ce qu’était ‘Pirouette’. Le nom déjà n’avait rien de rassurant, mais il fallait forcément que ce soit pire que ce qu’elle avait imaginé. C’est donc avec horreur que la demoiselle découvrit Pirouette, une poule empaillée. Un mélange d’incompréhension et de dégout se lisait sur son visage alors qu’elle regardait Jung Wan poster la poule dans le salon. « C’est quoi cette horreur ? » Que de tact, vraiment, mais bon il fallait s’y attendre. Elle était bien prise par surprise par cet accessoire que son copain venait de placer un peu trop en évidence pour n’importe qui ayant un peu de bienséance. « Hm, je veux dire, tu peux pas mettre ça là. » Ça aurait pu être un peu plus diplomate de sa part si seulement elle n’avait pas mis une emphase évidente sur le ça. C’était peut-être plus intéressant que des coussins, mais c’était hors de question qu’elle laisse cette chose décorer son salon.

Pirouette n’était pas la plus belle des poules de son vivant probablement. Donc, empaillée, ce n’était pas une top-modèle. Mais elle avait son charme. Jungwan s’en était rapidement pris d’affection, c’était l’animal de compagnie après tout : pas cher à nourrir, pas de besoins à ramasser et facile à cajoler. L’idée que sa douce moitié ne soit pas de son avis ne lui avait pas vraiment traversé l’esprit. Impossible de ne pas aimer Pirouette. En l’entendant la qualifier d’horreur, ce fut un choc. Son sourire se transforma en moue déçue, troublée même, comme si elle venait de dire une injure pas possible. Au moins, sa petite amie eut le tact de se reprendre. Elle n’aimait pas le sympathique bibelot à plumes? Mais elle ne puait même pas!

Il l’entendit alors, cet ordre catégorique, cette vois familière. Il ne devait pas sortir de cet appartement sans que Pirouette ait été placée. Là au moins, lui et mogsoli s’entendaient là-dessus. Reprenant son air enjoué comme si de rien était, il se saisit de la poule en annonçant : « T’as raison. J’vais la mettre dans la chambre. » Encore tout gambadant malgré l’attaque directe à sa décoration favorite, il rassura le cadavre de volaille : « Mais non Pirouette, elle disait pas ça pour te faire de la peine, elle était surprise voilà tout. » Il savait très bien que le tas de plumes ne pouvait pas lui répondre, mais qu’il puisse l’entendre ou non n’était pas encore prouvé. Le jeune homme ne prenait pas de risques et évitait de créer quelconque conflit avec les objets inanimés, si jamais ils décidaient un jour de prendre le contrôle de la terre ou un truc du genre. Au-dessus du lit lui semblait l’endroit parfait, ou encore mieux, sur la petite table de chevet, ainsi ils auraient une poule de garde veillant sur eux la nuit. Ça c’était sécurisant.

Si à la base, Soo Mee n’avait absolument rien contre les animaux de compagnie - eh oui même s’ils puaient et tout, c’était un cas complètement différent quand l’animal était un potentiel matériel à zombie ! Les yeux vitreux n’avaient rien d’attirant pour elle et c’était sans compter qu’à ses yeux, une poule n’était pas ce qu’il y avait de plus adorable. Ce qui ne l’empêcha pas de se sentir mal en voyant l’expression de Jung Wan. Elle tâcha de se rattraper en usant un peu de tact, mais rien y fait, il était hors de question que cette horreur reste dans l’appartement.

 Malheureusement pour sa personne, son copain se réjouit et pire, se dirigea vers la chambre en l’annonçant d’ailleurs. Dans la chambre ? Hors de question, c’était presque pire que le salon ! Soo Mee fronça légèrement les sourcils en entendant le jeune homme rassura l’animal mort. Vraiment, il parlait à cette horreur ? « Tu peux pas mettre ça dans la chambre non plus, franchement. » Aucune gentillesse pour la chose, mais ce n’était plus dans les priorités de la demoiselle. Elle ne voulait pas de poule gardienne au-dessus de son lit !

« Tu peux la poser par terre et on trouvera l’emplacement idéal plus tard. » Genre dans un garde-robe derrière une bonne pile de vêtements ou alors dans un trou dans le sol, bref loin de sa vue. Évidemment, elle ne pouvait pas se résoudre à dire ça à son petit copain - comme quoi elle avait bel et bien un coeur à quelque part. « Autant ouvrir d’autres boites, tu ne pense pas ? » Tout pour pouvoir oublier l’horreur à laquelle Jung Wan semblait tenir. Qui sait peut-être qu’il trouverait quelque chose de mieux dans les boites. Puis stupide Mogsoli qui commençait à lui vanter les bienfaits des poules protectrices et autre chose du genre !

D’ordinaire, il était plutôt facile à vivre, se laissant un peu porter par le courant. Mais les gens qui le côtoyaient souvent savait très bien qu’il lui arrivait de s’entêter sans raison particulière sur des détails, sans ou avec le petit grain de sel peu subtil de mogsoli. Dans le cas de Jungwan, il était assez dur de distinguer de qui l’initiative venait. Mais ce fut bien lui qui fut mécontent d’entendre que son nouveau choix d’emplacement ne plaisait pas à la dame. Il obtempéra à sa suggestion de la poser et de régler cela plus tard, mais ce fut avec un soupir déçu. Ce n’était pas très mature, mais la maturité était le concept le plus risible d’une société carcan étouffante, très peu pour lui. Oh, ça sonnait profond ça, creux même, il allait prendre note mentalement pour la ressortir si jamais on l’invitait dans un cocktail d’intellectuels, ou de thanatopracteurs, c’était son plan b.

Il revint donc au champs de boîtes qu’il avait à peine touché, allant se rasseoir avec une certaine mollesse alors que Soomee proposait de s’attaquer au reste. « Hm hm », répliqua-t-il. Il y avait un peu de bouderie dans l’air, certainement. Il alla donc ouvrir un autre carton, comme demandé, essayant de ne pas songer aux sentiments probablement blessés de la pauvre volaille qui n’avait probablement pas eu la vie facile à en juger par sa tête aujourd’hui. Il resta silencieux, jusqu’à ce que le contenu attire son attention, quelque chose de poilu et de brun. Pensant trouver un compagnon à Pirouette, il extirpa la chose de sa prison. Voyant ce qu’il avait en main, il fit la grimace. Un ours en peluche, un vieux, d’ailleurs. Il avait un air vicieux, pas le genre de doudou qu’on devrait laisser en compagnie d’enfant. « T’as vu ce truc? Alerte aux puces! », railla-t-il sans penser. L’ours toujours en main, il se baissa vers la boîte, pour découvrir plein de ses petits amis. « C’est quoi tout ça? Y’en a plein... » À sa place, il aurait eu peur de dormir dans la même maison que ces trucs, sans poule de garde du moins.

L’idée de mettre la poule empaillée dans la chambre déplaisait encore plus que l’idée de la mettre dans le salon. Il était hors de question qu’elle dorme avec cette horreur près d’elle. Malgré le dégout qu’elle ressentait pour la chose, Soo Mee remarquait bien que son copain était déçu et elle se sentait presque mal de s’opposer autant à la présence de l’animal. Évidemment cette sensation ne durait pas très longtemps, un regard en direction de la chose en question lui suffisait pour oublier n’importe quelle sensation de culpabilité ou quoi que ce soit d’autre. Vraiment, un jour elle s’arrangerait pour s’en débarrasser, peut-être en le brûlant ou en le donnant à un sans-abri, à une oeuvre de charité, peu lui importait en fait.

Un sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’elle regarde Jung Wan retournait vers les boites. Elle avait réussi à éviter le problème de la poule pour l’instant. Pourtant ce que Soo Mee n’avait pas prévu, c’était que son petit ami tomberait sur quelque chose qu’elle aurait préféré cacher à savoir : sa collection de peluche. Elle fronça les sourcils alors qu’il raillait sur la première qui lui tomba sous la main. Elle ne prit pas plus d’un instant avant de le fusiller du regard. Surtout considérant qu’il rajoutait en désignant la boite au complet. Très impulsivement, elle attrapa un coussin et lui lança rapidement. « C’est mes peluches, pas un truc. » Oui, si la demoiselle pouvait insulter la poule de garde de Jung Wan, lui ne pouvait pas faire un mauvais commentaire en direction de ses peluches. La main sur un autre coussin, elle ajouta : « Je les ai depuis toujours. » Signe qu’elle ne risquait pas d’accepter d’autres commentaires ou quoi ce soit ; elle était totalement armée et prête à défendre ses peluches !

S’il avait su qu’il serait aussi sauvagement que vicieusement attaqué par un objet moelleux non-identifié alors qu’il commentait innocemment le contenu d’une boîte, Jungwan serait venu protégé. Loin de lui l’idée de s’adonner dans une activité dangereuse ce soir, mais il semblait que sa copine en avait décidé autrement. Trop absorbé par la laideur des choses qu’il avait découverte, il n’avait pas pu esquiver. Recevant l’attaque molle en plein visage, rassuré de voir qu’il s’agissait d’un coussin et non d’une de ces peluches démoniaques, il foudroya tout de même la jeune femme coupable des yeux. Alors elle penchait déjà du mauvais côté de la force, à l’agresser comme ça? Elle était dangereuse et même prête à récidiver.

Alors elle voulait jouer à ça? Elle qui avait insulté sans scrupules sa chère Pirouette, elle voulait lui faire accepter ces ourson horribles à coup de violence matelassée? Certainement que non. Il n’était pas aussi mou que le projectile qu’il avait reçu, il allait se défendre. Plissant les yeux avant de se venger, il ne répondit que : « Ah », avant de se saisir de la boîte et de la virer à l’envers. Non seulement, avec une cruauté sans nom, il laissait tomber à leur mort certaine ces sacs à puces tant chéris de sa petite amie, mais il comptait utiliser le boîte de carton comme une casque pour une future agression, ça c’était du génie! « Oups. », conclut-il un peu par esprit de provocation. Il ne fallait pas l’agresser à coup de coussin d’abord.

Insulter les peluches de Soo Mee devait absolument relever d’une envie de souffrir profonde. Certes, Jung Wan avait été épargné de découvrir l’ampleur de cette collection, mais il devait tout de même connaitre sa petite amie suffisamment pour savoir qu’il ne fallait pas la provoquer d’une façon ou d’une autre. Dans tous les cas, il le savait maintenant puisque le petit commentaire lui attira la foudre de la demoiselle démontrée sous forme d’attaque de coussin. Certes, c’était mou et pas très menaçant, mais ça faisait très certainement passer le message quand même !

Cela dit, la jeune femme n’avait pas prévu la réaction de Jung Wan à cette attaque molle. Si elle s’était simplement dit qu’il ne ferait absolument rien d’autre que d’endurer ? Exactement. Il fallait dire qu’elle était généralement celle qui attaquait et lui qui endurait. Bref, lorsqu’elle le vit prendre la boite et la virer à l’envers, Soo Mee ne perdit pas un instant avant de se relever. Trop tard, certes, si bien qu’elle dut regarder ses pauvres peluches adorées s’écraser sur le sol. « Mais qu’est-ce que tu fais ! » s’exclama-t-elle, visiblement furieuse pour ce qui serait en fait, un rien.

En se levant, elle avait perdu la poigne qu’elle avait sur le coussin. Elle dut donc retrouver son projectile pour se venger du traitement qu’il avait fait à ses pauvres peluches. Le problème ? Elle ne s’était pas assise exactement dans la même position et sa main attrapa plutôt une assiette. Eh oui, ce fut de la vaissellerie qu’elle envoya à Jung Wan, sans réaliser ce qu’elle faisait. « Oups. » Presqu’en référence à la provocation qu’il avait fait auparavant, mais c’était aussi un véritable oups, parce que bon, ce n’était pas vraiment son genre de lancer des assiettes comme ça, voyons.

Il n’était pas du genre à prendre des les choses aux sérieux, les choses sérieuses du moins. Pour ce qui était des choses légères, au contraire, il lui arrivait de les prendre très au sérieux. Parfois par simple envie de contradiction, mais aussi, par simple réflexe. C’était devenu naturel. En présence d’histoires de peluches miteuses et de poule empaillée, il aurait été surprenant de le voir en rire, simple logique. De simples accessoires avaient causé une véritable guerre dans leur nouveau logis, censé être un nid d’amour, d’affection et d’harmonie.

Un nouveau projectile faillit l’atteindre, mais cette fois il réussit avec la grâce d’un cygne, ou peut-être une oie, à l’éviter. Ce ne fut qu’en entendant le bruit de bris sur le plancher qu’il comprit que ce que sa petite amie venait de lui lancer n’était en rien un moelleux coussin, mais bien une dure assiette. Ses yeux prirent la forme de la vaisselle brisée à ses pieds alors qu’il les posait sur la fautive. Oups? C’était tout ce qu’elle avait à dire sur cette brutale tentative d’assassinat? Enfin, une tentative certaine pour le défigurer. Réagissant presque de façon normale il s’écria: «Tu peux pas lancer des assiettes comme ça!» Ils n’étaient pas un couple de feuilleton bon sang, un peu de tenue! Offusqué, il se pointa en expliquant le crime qui aurait pu être commis: «T’aurais pu atteindre mon visage!» Et ça, c’aurait été tout un drame, comment aurait-il pu affronter la dure réalité sans son minois plus qu’acceptable?

À peine l’assiette quittait-elle la main de la demoiselle que Soo Mee réalisa ce qu’elle venait de faire. Le bruit fracassant qui suivit l’informa également de l’acte qu’elle venait de poser. Il ne fallait pas penser que ce genre de dérapage lui arrivait souvent, du moins jusqu’au niveau des assiettes. Lancer un coussin était plus dans ses cordes. Bon peut-être que la raison qui l’avait poussé à lancer quoi que ce soit était des plus ridicules, après tout Jung Wan ne lui avait rien lancé dessus lorsqu’elle avait insulté sans ménagement sa poule, mais personne ne pouvait dire quoi que ce soit contre ses peluches et s’en sortir indemne.
Puis c’était sans compter le fait que la voix de son copain s’éleva pour lui dire qu’elle ne pouvait pas faire ça. Sincèrement, c’était définitivement la pire chose à lui dire puisqu’elle le prit comme une provocation. Il fallait s’y attendre, c’était typique de la demoiselle. « Ah ouais ? » En moins de deux, elle prenait une autre assiette pour la lui lancer dessus à nouveau. On pouvait au moins remercier le fait qu’elle était soi très mauvaise pour viser, soi qu’elle ne visait pas le visage de son copain puisque comme il le faisait remarquer, il y avait un risque de le défigurer. Tant pis, ce n’était visiblement pas très prioritaire pour la demoiselle : « Je te ferais remarquer que t’as pas une égratignure alors hein. » Peut-être ne devrait-elle pas s’en vanter, mais bon, il fallait qu’elle rendre son comportement un minimum acceptable ! Parce que sérieusement c’était drôlement, nécessaire surtout qu’elle se relevait une autre assiette en main. Tout ça pour des peluches, décidément c’était la classe.

La deuxième assiette lancée le prit encore plus de court que la première, pensant qu’elle n’ajouterait pas une offense à la vaisselle bon marché qu’ils s’étaient procurés pour l’occasion. Cependant la réaction du jeune homme alors que ses yeux passaient des nouveaux débris de pseudo-porcelaine à sa petite amie fut différente. Un léger et énigmatique sourire s’esquissa sur son visage. Il la considéra, le menaçant d’une troisième arme en forme de disque. « Tu es folle. », souffla-t-il. De tels mots dans la bouche de Jungwan n’étaient en rien une insulte, tout le contraire même, comme son ton et son sourire grandissant le confirmaient.

Il avança alors vers elle sans craindre son visou monumental et ajouta lorsqu’il fut rendu à distance de bras : « J’aime ça. » Oui, c’était un changement radical d’attitude. Mais il l’aimait bien comme ça sa tyrannosauresse, inflammable et palpitante. Ça n’avait guère pris de temps pour qu’il se désintéresse des boîtes, des oursons et de Pirouette, alors qu’il la prenait par la taille pour l’amener à lui, tentant de l’amadouer d’une danse lascive des sourcils. Juste pour être sûre, il alla tenter de lui faire lâcher son assiette tueuse de sa main libre, tout en usant de la distraction ultime, un baiser totalement en incohérence avec la situation, mais il faisait bien ce qu’il voulait, il était chez lui.

Prête à commettre l’offense contre leur vaisselle une autre fois, Soo Mee fut tout de même prise de court par la réaction de Jung Wan. Elle tenait tout de même son assiette bien serrée dans sa main pour pouvoir la lancer s’il ajoutait un quelconque commentaire déplaisant. Néanmoins, elle connaissait suffisamment le jeune homme pour savoir qu’un tel sourire n’annonçait rien de bon, tout au moins, il annonçait un changement de situation assez significatif. Elle garda donc un oeil sur Jung Wan, sans pour autant lâcher son assiette, on ne savait jamais quand ça pouvait être utile ! Évidemment, elle fut tentée de lui envoyer par la tête lorsqu’elle entendit son commentaire, mais miraculeusement, la demoiselle préféra se retenir. À croire qu’elle savait que ce n’était pas dit comme une insulte. Le sourire grandissant sur les lèvres du jeune homme le confirmait d’ailleurs ce qui la convainquit presque de lâcher son arme.

Soo Mee le laissa donc s’avancer sans lui lancer l’assiette, quoi qu’elle aurait probablement fini par viser dans le vide. Son nouveau commentaire la fit froncer les sourcils, elle ne comprenait pas tellement la logique dans le comportement de son copain, mais elle savait bien que ce n’était pas quelque chose qu’elle devait chercher quand elle était avec Jung Wan. « Jung Wan... » Une tentative pour le rappeler à l’ordre et le forcer à retourner aux boites ? Bien sur que oui. Elle fut peu fructueuse surtout vu comment elle n’opposa que très peu de résistance lorsqu’il l’attira à lui. Si elle avait préféré garder l’assiette, mais elle en oublia un peu l’intérêt lorsque Jung Wan l’embrassa. Elle laissa d’ailleurs tomber l’assiette, ne se préoccupant que très peu si elle se fracassait au sol comme les deux autres. Suite à quoi, elle ne se contenta que de se rapprocher un peu plus en intensifiant le baiser. À croire que suivre le jeune homme dans son incohérence ne la dérangeait pas tellement pour l’instant.

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» BAE JUNG SU alias Block B's U-kwon

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